"Pour qu'il y ait dissolution, il faut soit que ça soit inévitable, soit que quelqu'un y ait un intérêt", analyse le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier
Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’université de Lille était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 6 juin.
"Pour qu'il y ait dissolution, il faut soit que ça soit inévitable, soit que quelqu'un y ait un intérêt", analyse, vendredi 6 juin, sur franceinfo le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’université de Lille, près d'un an après l'annonce de la dissolution au soir des résultats des élections européennes par Emmanuel Macron.
"Pour qu'il y ait dissolution, il faut soit que ce soit inévitable comme le 9 juin 2024 en raison d'une déroute électorale, soit il faut que quelqu'un y ait intérêt et, à ce stade, ce n'est pas inévitable", analyse le professeur de droit. "Ça pourrait le devenir si le budget ne peut pas être adopté, voire s'il y a une motion de censure", poursuit-il, "dans ces cas-là, ça veut dire que certains groupes politiques conduisent à ce blocage, et donc il faut que certains d'entre eux y aient intérêt".
"L'extrême droite n'a pas intérêt à la dissolution"
Cependant, à l'heure actuelle, le constitutionnaliste ne voit aucun groupe politique ayant un réel intérêt à une dissolution. "L'extrême droite n'a pas intérêt à la dissolution parce que Marine Le Pen ne pourrait pas se présenter [en raison de sa condamnation à une peine d'inéligibilité pour détournement de fonds publics], ce qui la priverait de la tribune politique dont elle dispose aujourd'hui en étant présidente du groupe à l'Assemblée nationale", explique-t-il.
"Le centre, la macronie n'y a pas intérêt non plus parce qu'ils sont encore dans une position où ils ne se sont pas reconstruits et ils risquent de revenir encore plus faibles qu'avant. Et la gauche, à l'exception de La France insoumise, n'y a pas véritablement intérêt non plus parce que cela va requestionner les alliances" au sein du Nouveau Front populaire.
Autre difficulté en cas de nouvelle dissolution : le financement de l'élection. "En mars 2026, il y a des élections municipales. Si on fait une autre élection en septembre, octobre ou novembre, cela veut dire que les partis politiques doivent financer et organiser deux élections coup sur coup", pointe-t-il. "Or, on sait que les finances des partis politiques ne sont pas forcément opulentes, et que cela leur poserait un certain nombre de difficultés", conclut le constitutionnaliste.
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