Le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Boris Vallaud, annonce sa candidature à la tête du PS pour "rassembler" le parti

Le député des Landes est le troisième candidat déclaré au poste de premier secrétaire. Il espère séduire autant les partisans que les opposants d'Olivier Faure.

Article rédigé par franceinfo - Alexandre Peyrout
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Boris Vallaud, député des Landes et patron du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, le 29 août 2024 à Blois (Loir-et-Cher). (ALAIN ROBERT / SIPA)
Boris Vallaud, député des Landes et patron du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, le 29 août 2024 à Blois (Loir-et-Cher). (ALAIN ROBERT / SIPA)

Il sort enfin du bois. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée, le député Boris Vallaud, a officialisé sa candidature au poste de premier secrétaire du PS, jeudi 13 mars, sur le plateau des "4V" sur France 2. Une décision prise au nom du "rassemblement", assure-t-il. "Ce n'est pas la candidature qui vise à effacer des têtes du portrait de famille, mais plutôt à les additionner", a-t-il affirmé. 

Après une longue hésitation, Boris Vallaud vient bousculer le match entre Olivier Faure, candidat à sa propre succession, et Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen. Les deux hommes étaient déjà candidats en 2023 aux côtés d'Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin (Rhône), qui n'exclut pas de se présenter à nouveau lors de cette élection prévue mi-juin lors du 81e congrès du PS. "Je peux être ce lien entre des socialistes qui prétendent ne pas s'entendre, mais dont je sais qu'ils peuvent travailler ensemble", a assuré Boris Vallaud concernant ces différentes candidatures.

Pour l'horizon 2027, et l'élection présidentielle à venir, le chef de file des députés PS s'est dit d'accord avec la maire de Lille, Martine Aubry, qui a appelé à une union de la gauche sans Jean-Luc Mélenchon. Selon Boris Vallaud, le leader insoumis va faire cavalier seul et serait "déterminé à construire une candidature de la France insoumise" pour cette élection, "ce qui impose donc une responsabilité imminente au reste de la gauche". "Le grand défi qui nous est fait, en particulier au Parti socialiste, c'est de construire un programme, un projet au service des classes populaires", a-t-il déclaré.

"Il n'y aura pas de majorité sans lui"

Pour l'entourage du député des Landes, "il ne faut pas refaire le congrès de Marseille avec les mêmes", en référence à la réunion houleuse qui avait fracturé le parti en janvier 2023. Le patron des députés socialistes estime que les divisions au sein du PS reposent avant tout sur la détestation entre les partisans d'Olivier Faure et leurs opposants. Une bataille rangée dans laquelle Boris Vallaud ne s'est jamais vraiment mouillé, afin de défendre l'intégrité du groupe socialiste.

"L'avantage, c'est qu'il n'est fâché avec personne et que personne n'est fâché avec lui."

Un proche de Boris Vallaud

à franceinfo

Son leitmotiv : apparaître non pas comme une candidature de plus, mais comme celle qui permettrait d'en avoir trois de moins. En se présentant, l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée sous François Hollande espère séduire autant les partisans que les opposants d'Olivier Faure. "Il n'y aura pas de majorité sans lui", veut croire son entourage.

En se déclarant, l'énarque de 49 ans risque de décevoir l'actuel premier secrétaire du PS. Depuis sept ans, les deux hommes ont cheminé ensemble pour tenter de relever le parti à la rose. "On a fait sept ans de tactiques, c'était nécessaire", assument ses soutiens. A l'avenir, Boris Vallaud estime que le débat doit désormais se faire sur le terrain des idées. "Il a écrit des bouquins et notre programme", vantent ses supporters. De quoi faire la différence, à les entendre, face aux autres candidats.

Boris Vallaud peut aussi compter sur une cinquantaine d'élus et de parlementaires signataires de sa tribune, publiée mercredi dans Libération. Dans ce texte, intitulé "Pour un PS de combat face aux coups de boutoir des nationalistes et des libéraux", il appelle à faire de l'élection interne "un congrès de réconciliation" et "de doctrine". Ses soutiens s'organisent déjà dans une boucle de messagerie qui reflète la synthèse que Boris Vallaud entend incarner : les deux tiers sont "fauristes", et un tiers se réclament de l'opposition au premier secrétaire sortant.

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