Trois grands partis politiques ont décidé d'organiser une primaire pour désigner leur candidat à la présidentielle 2012
Pour la première fois, militants, adhérents et/ou contributeurs de la gauche et des verts choisissent directement leur champion dans la course à l'Elysée.Un scénario inédit en France auquel échappent encore les partis de droite, à commencer par l"UMP. Mais pour combien de temps ?
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Pour la première fois, militants, adhérents et/ou contributeurs de la gauche et des verts choisissent directement leur champion dans la course à l'Elysée.
Un scénario inédit en France auquel échappent encore les partis de droite, à commencer par l"UMP. Mais pour combien de temps ?
Mi juin, les militants communistes ont ouvert le bal lors d'une primaire dont ils ont peiné à dire le nom. "Personne parmi nous ne réfléchit en terme de primaire", expliquait il y a peu encore le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent.
Il n'empêche. Les délégués et membres du PCF ont tranché entre trois prétendants pour représenter le Front de gauche en 2012 (Parti communiste français-PCF, Parti de Gauche-PG et Gauche unitaire) et désigné le co-président du PG, Jean-Luc Mélenchon.
Une première pour le PCF qui espère ainsi "s"ancrer dans la gauche mouvementiste" (collectifs antilibéraux, altermondialistes, ndlr), explique Vincent Tiberj, chargé de recherche au Centre d"Etudes Européennes. L'opération de la dernière chance aussi. Le PCF est en déclin depuis un quart de siècle.
Importer les bonnes pratiques
Le choix de primaires par les écologistes et les socialistes est moins surprenant. "Cela participe à un mouvement de démocratisation", explique le chercheur qui note toutefois que la démocratie est inscrite "dans les gènes organisationnels des Verts".
Mais cela correspond surtout "à un changement de figure du militant" et permet "de reconnecter l"électorat avec les partis" indique le politologue. Les partis ne représentent que 2 à 3% des électeurs en France contre près de 10% dans d"autres pays.
Pallier l"absence de chef et doper les adhésions au PS
Chez Europe Ecologie-Les Verts (EE-LV), et moyennant 10 euros, les adhérents et les "coopérateurs" (sympathisants non adhérents) ont voté du 15 au 24 juin pour le premier tour et du 30 juin au 7 juillet pour le second tour.
Au parti socialiste (PS), tous les sympathisants de gauche (électeurs inscrits sur les listes et mineurs encartés qui auront 18 ans lors de la présidentielle) pourront désigner leur représentant mi octobre, moyennant la signature d"une charte d'adhésion aux valeurs de la gauche et le versement d"1 euro symbolique.
De quoi encourager les électeurs comme les vocations. "Après les débats entre Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn (DSK) et Laurent Fabius en 2007, les adhésions avaient augmenté", se souvient M. Tiberj.
Mais la primaire a une autre fonction. Elle compense une faiblesse quasi historique des socialistes: le manque de leadership que la disparition soudaine de DSK a remis en exergue.
A peine la sortie de route de l"ancien directeur général au FMI encaissée et le délai de décence respecté, les "amabilités" entre candidats putatifs et déclarés ont repris, le TSR (Tout sauf Royal, ndlr) de 2007 se transformant en "TSH" (Tout sauf Hollande, ndlr) version 2011. D'où la proposition, dans un premier temps, du député de l'Essonne Manuel Valls de mettre la primaire socialiste "entre parenthèse" avant finalement de se porter candidat (annonce le 7 juin, ndlr).
Pour autant, la primaire socialiste peut-elle encore avorter comme le prédisent certains membres de la majorité et quelques militants socialistes ?
"C'est peu probable", estime le chercheur. "Les socialistes n"ont plus le choix après avoir fait de cette procédure un argument démocratique". "Le mécanisme a échappé à leurs concepteurs", ajoute-t-il.
L'UMP ou le culte du chef
Bien qu"il ne l"ait annoncé officiellement, tout laisse à penser que Nicolas Sarkozy se présentera à la présidentielle en 2012. Sans débat, ni discussion véritable au sein de sa famille politique.
Mais si le choix du candidat naturel, désigné d'office, fait officiellement consensus, la méthode risque "à terme, de poser problème à l"UMP", prédit Vincent Tiberj.
Outre l'effet de contagion qui gagne l'ensemble des formations politiques, "la convention des partis est une période très propice, une fenêtre d"opportunité pour faire passer des idées", analyse le chercheur qui souligne le côté "dramaturgie" des débats dont raffolent les médias.
Alors, pourquoi s'y opposer ?
"L"UMP n"a pas cette culture. Le culte du chef est ancré historiquement à droite", soutient M. Tiberj qui rappelle le parcours hors du commun du fondateur du Rassemblement pour la République (RPR), ancêtre de l"UMP, Charles de Gaulle... celui-là même qui avait fondé son destin singulier sur sa "rencontre avec le peuple français".
C'était il y a plus de 70 ans.
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