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Vote de confiance au gouvernement : vers une abstention d'EELV ?

L'ex-ministre du Logement Cécile Duflot a qualifié samedi la politique de François Hollande de "politique où le verbe et la communication sont plus que les actes". L'ambiance était tendue au conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), réuni à Paris, quelques jours après la décision des écologistes de sortir du gouvernement. Le parti a eu une franche explication sur ce dossier et pourrait s'abstenir lors du vote de confiance au gouvernement mardi prochain.

Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)
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Quelques jours à peine après sa sortie du gouvernement, la parole de l'ex-ministre du Logement du gouvernement Ayrault semble se libérer. Devant le conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts réuni à Paris samedi, Cecile Duflot a déclaré : "Je suis celle qui a qualifié le discours du président de la République à  la conférence environnementale de septembre 2012 'd'historique et infiniment émouvant à entendre pour une écologiste'. Mais j'ai payé pour savoir que pour certains, les mots ont vocation à rester des mots. Je fais le triste constat que c'est aussi cela qui a été sanctionné par les Français dimanche, une  politique où le verbe et la 'com' sont plus que les actes ".

Débats autour de la sortie du gouvernement

Mardi dernier, les écologistes ont officiellement refusé de participer au gouvernement de Manuel Valls. "J'ai passionnément aimé être ministre ", a déclaré Cécile Duflot samedi, ajoutant "si j'avais  [eu] la sensation qu'il était possible d'agir avec la même utilité dans  ce gouvernement [Valls], j'aurais continué ", qualifiant l'appel du nouveau Premier ministre d'"appât alléchant ".

Cette décision de ne pas participer au gouvernement Valls divise le parti, mais les responsables écologistes rassemblés à Paris samedi y étaient en majorité favorables. "Le choix de Cécile c'est un peu le choix des Français, ce n'est pas évident de refuser d'être numéro deux d'un gouvernement ", a notamment déclaré Jean-Vincent Placé, président des sénateurs écologistes. 

Les députés eux n'ont toujours pas digéré cette décision. "A l'Assemblée on va gueuler ou va hurler, on ne va plus travailler ça sert à rien, sauf que là on les menace de quoi si on n'obtient rien ? Ben rien on est déjà sorti ", a expliqué par exemple la co-présidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale Barbara Pompili.

Abstention lors du vote de confiance ? 

Les chefs de groupes parlementaires écologistes ont rendez-vous à Matignon lundi à 16h, "à l'initiative du Premier ministre". Ils indiquent qu'ils prendront ensuite leur décision concernant le vote de confiance au gouvernement prévu mardi.

"Il est certain qu'on ne votera pas contre ", a déjà assuré samedi Jean-Vincent Placé. Une responsable EELV confie hors micro que sauf si Manuel Valls annonce la fermeture de 24 réacteurs nucléaires, la mise en place de la proportionnelle et l'abandon de Notre-Dame-des-Landes, les écologistes ne voteront pas la confiance. Ce qui paraît clairement impossible. Mais comme ils se considèrent toujours dans la majorité, les parlementaires d'EELV devraient en fait s'abstenir.

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