Vote des Français de l'étranger ce week-end : une première

Plus d'un million de Français de l'étranger élisent onze députés dans des circonscriptions qui englobent parfois un ou deux continents. Le premier tour se déroule ce week-end.

Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, les 1,1 million de Français de l'étranger vont élire onze députés.

Pour le premier tour, ils se rendront dans les bureaux de vote samedi 2 juin (pour les 2 circonscriptions d'Amérique) et dimanche 3 juin (pour les 9 autres circonscriptions), avec une semaine d'avance sur l'hexagone.

En revanche, le second tour aura lieu le samedi 16 juin (en Amérique) et le dimanche 17 juin comme en métropole pour les autres circonscriptions.

Une première voulue par Nicolas Sarkozy

Cette élection est une première voulue par Nicolas Sarkozy : les onze circonscriptions des Français de l'étranger ont été créées lors de la révision de la Constitution française en juillet 2008.

Des circonscriptions, comme le relève le JDD, où le président de la République sortant est arrivé largement en tête lors de la présidentielle. Le découpage y a été fait de main d'orfèvre. Les Français de Grèce, d'Italie et de Turquie (plutôt à gauche) votent ainsi dans la même circonscription que ceux d'Israël (franchement à droite).

Quatre façons de voter

Les Français de l'étranger peuvent voter par procuration, par correspondance ou par électronique comme 130.000 d'entre eux l'ont déjà fait, malgré les mises en garde dissuasives de Slate. Les autres se rendront classiquement dans un bureau de vote ce week-end.

Cette première permet à des novices de se lancer dans la course et d'essuyer les plâtres dans une campagne inédite sur des territoires immenses (la 11e circonscription recouvre ainsi l'Océanie et la majeure partie de l'Asie, dont l'Inde et la Chine)

Des ténors et beaucoup de novices

Quelques ténors se présentent, comme l'ex-ministre UMP du Tourisme et des PME Frédéric Lefebvre confronté à droite, dans la 1ère circonscription des Français de l'étranger (Etats-Unis et Canada), à la dissidence de Julien Balkany, demi-frère du maire de Levallois-Perret Patrick Balkany, un proche de Nicolas Sarkozy.

Mais cette nouveauté provoque surtout l'émergence de candidats qui ne font pas partie du sérail, notamment dans le cas de la 7e circonscription qui regroupe 16 pays d'Europe centrale et orientale, dont l'Allemagne, la République tchèque et les pays de l'ex-Yougoslavie.

Sur les 15 candidats officiels, aucun ne s'est présenté à une élection législative et dans leur très grande majorité, ces étudiant, ingénieur, chef d'entreprise, diplomate en disponibilité, manageur de projets scientifiques ou encore fonctionnaire européen n'ont jamais exercé de mandat électif.

Petite curiosité : 21 candidats se présentent dans la plus petite et 6e circonscription qui regroupe la Suisse et le Liechtenstein, dont Nicolas Miguet, plusieurs fois dans le collimateur de la justice et éternel ferrailleur anti-fisc.