Affaire Jubillar : une semaine au cœur du procès aux assises d'Albi

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Article rédigé par France 2 - N. Perez, C. Kenck, C. Neidhardt, E. Leroy, C. Gadelorge, E. de Pourquery, S. Ripaud - Édité par l'agence 6Medias
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La cour, les jurés, les avocats reprennent leur souffle après une semaine de procès aux assises d'Albi. Que retenir de ces premiers jours, de l’attitude de Cédric Jubillar, mais aussi des témoins entendus à la barre ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Pendant quatre jours, les mots et les gestes, de Cédric Jubilar ont été scrutés, disséqués. Et chaque jour ou presque, celui-ci affichait un visage différent. Tantôt l'homme froid et calculateur décrit par les experts, ou le provocateur qui a accepté d'être filmé dans le box et qui en joue, sourire aux lèvres. Mais aussi le père ébranlé lorsqu'on lui rapporte les propos de son fils de 11 ans qui croit que son père est un meurtrier. Une semaine d'audience qui a mis au jour le profil déroutant d'un accusé insondable.

"Il y a des moments où il peut rigoler, alors que ce n'est peut-être pas très opportun dans sa situation. Après, il y a d'autres moments où on voit qu'il est plutôt sur les nerfs", livre un juré. "J'avais des certitudes et finalement, en entendant tout ça, je me dis attention, il y a peut-être des choses aussi qu'il faut encore creuser", ajoute une autre personne.

Des pistes laissées de côté

Une semaine pendant laquelle la défense a abattu ses premières cartes. Elle fait venir à la barre un ouvrier et un chauffeur de taxi qui travaillaient la nuit du crime tout près de chez la famille Jubillar. Ils affirment avoir vu vers 5h30 du matin un homme stationné dans une voiture, le plafonnier allumé. Une piste que les gendarmes ne vont pas exploiter. Autre élément troublant : 6 mois après la disparition de Delphine, un riverain trouve le livret de famille des Jubillar sur un trottoir de Cagnac-les-Mines (Tarn). Un indice qui, là encore, n'intéresse pas les enquêteurs.

Mais les avocats de Cédric Jubillar ont le sentiment d'avoir marqué des points. "Bilan plutôt positif. Nous avons en premier lieu rétabli l'image de Cédric Jubillar. En tout cas, c'était notre volonté, et ensuite nous avons démontré ce que nous disions depuis quatre ans et demi, c'est-à-dire toutes les lacunes de cette enquête", livre Me Alexandre Martin.

Le directeur d'enquête a passé sept heures à la barre sous le feu des questions. "La piste du mari s'est imposée", affirme le gendarme. Ce soir-là, il y a la dispute de ce couple au bord du divorce, les cris déchirants d'une femme entendus par une voisine et le téléphone de Cédric Jubilar étrangement éteint une partie de la nuit. "Ce soir-là, il avait la motivation, un mobile et aussi l'opportunité."

Une famille unie contre Cédric Jubillar

Des convictions partagées par la famille de Delphine Jubillar. Tous unis au bord des parties civiles, ils attendent une autre lecture du dossier. "Je pense que la défense a réussi surtout à briefer M. Jubillar. Et moi ce que j'attends, c'est de voir bientôt le vrai Cédric Jubillar en action. Celui qui nous a beaucoup agacés et parfois amusés durant quatre ans en racontant tout et n'importe quoi et en se moquant de la disparition de sa femme", déclare Me Philippe Pressecq, avocat de la cousine de Delphine Jubillar. Les avocats de l'accusé vont-ils réussir à installer le doute dans l'esprit des jurés ? Le procès devrait encore durer trois semaines.

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