Cryptomonnaies : un nouvel enlèvement a eu lieu près de Valence

Publié
Temps de lecture : 3min - vidéo : 3min
Article rédigé par France 2 - E. Pelletier, N. Perez, A. Ployer, O. Unal, Y. Marie, O. Gardette, R. Duroselle, P. Fivet, H. Chapelon, L. Beneyton. Édité par l'agence 6Médias
France Télévisions

Un nouvel enlèvement dans le milieu de la cryptomonnaie a eu lieu à Valence (Drôme) jeudi 28 août. Un jeune Suisse a été séquestré et libéré suite à une opération de gendarmerie. Sept personnes ont été interpellées.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder dans son intégralité.

Une traque, une course contre la montre. Cent cinquante gendarmes, dont des membres du GIGN, ont été mobilisés pour retrouver les ravisseurs d’un jeune Suisse. Ils ont investi puis fouillé un restaurant de Valence (Drôme) où les ravisseurs présumés venaient se ravitailler. Ils ont prévenu le propriétaire à la dernière minute. Les images de l’intervention ont été filmées avec un téléphone portable. "Ils m'ont dit : "il y a une opération secrète de l'État, on ne peut pas vous en dire plus". On m'a dit : "désolé, monsieur, ça n'a rien à voir avec vous, on était obligés de rentrer à ce moment-là"", indique le propriétaire des lieux.

Tout commence la veille, au petit matin, lorsque le GIGN est alerté. Un jeune Suisse de 23 ans, spécialiste des cryptomonnaies, a été enlevé deux jours plus tôt dans la Drôme, près de Valence. À l’aide de drones, en mettant en place des filatures, en traquant les données des téléphones portables des suspects, les gendarmes découvrent que l’otage est séquestré à Alixan, dans une maison récente. Dimanche 31 août dans l’après-midi, ils lancent leur opération.

Recrutés par le bouche-à-oreille

"Dès qu'on a localisé le lieu précis de séquestration, on a mis un dispositif d'observation pour essayer de jauger un petit peu quels étaient les adversaires sur place", détaille Serge Procedes, commandant de la section de recherches de Grenoble (Isère). Un assaut est ensuite lancé pour libérer l’otage, malmené et violenté à coups de cutter. "Il était extrêmement choqué. Je pense que pendant 36 heures puisque c'est le temps qui a duré l'opération, il a dû se voir mourir peut-être plusieurs fois sans savoir qu'elle était l'issue", indique le général Ghislain Rety, commandant du GIGN.

Au total, sept hommes âgés de 17 à 29 ans, originaires du quartier de Fontbarlette à Valence, sont interpellés et mis en examen. Depuis deux ans, les rapts contre rançon liés aux cryptomonnaies se multiplient, comme à Paris avec la tentative d’enlèvement de la fille d’un entrepreneur. À la clé, des séquestrations et même des mutilations. Le rapport de la brigade de répression du banditisme s’inquiète de ces nouvelles organisations mafieuses et très cloisonnées. Souvent, de jeunes gens sont payés quelques milliers d’euros. "Ça va être des jeunes qui vont être recrutés sous recommandations avec du bouche-à-oreille. Souvent, parfois, ça va être sur les réseaux", explique Me Seydi Ba, avocat. Depuis le début de l’année, les forces de l’ordre ont démantelé tous les gangs à l’origine de ces enlèvements.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.