Reportage L'hôpital d’Evreux incite les citoyens à lui prêter de l'argent pour récolter 100 000 euros et ouvrir 22 lits

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Article rédigé par France 2 - M. Martel, L. Legendre-Trousset, C. Cormery, ICI Normandie, D. Aysun - Édité par l'agence 6Medias
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Le centre hospitalier d'Évreux (Eure) a lancé un vaste emprunt citoyen pour ouvrir 22 lits. Tout le monde peut prêter entre 1 et 10 000 euros. Un placement qui rapporte un peu plus de 2%. L’hôpital espère récolter 100 000 euros.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Nicolas Blot vient de réaliser une opération financière originale : prêter 1 000 euros à l'hôpital d'Évreux (Eure). "J'ai lu le journal et tout de suite, ça m'a donné envie de participer", explique-t-il. Un investissement qui a du sens puisque sa femme y accouchera dans quelques mois. "Ce qui me touche, c'est cette proximité que j'ai avec l'hôpital qui se trouve à 25 minutes de chez moi. Forcément, c'est beaucoup plus concret qu'un investissement à des milliers de kilomètres", poursuit ce chef d’entreprise.

Pour ouvrir 22 nouveaux lits, l'hôpital a besoin de 100 000 euros. Un financement collaboratif où chacun peut investir de 1 à 10 000 euros, rémunérés à 2,8% sur sept ans. Concrètement, pour 500 euros placés, ce seront 50 euros d'intérêts à l'arrivée. Pour 10 000 euros, ce seront plus de 1 000 euros gagnés. Les nouveaux lits ouvriront dans plusieurs services en fin d'année.

"Le service d'urgence était submergé avec des patients qui restaient en hospitalisation dans des boxes. Et ces 22 lits vont vraiment permettre une fluidification du parcours de soins au niveau des urgences et surtout diminuer le temps d'attente", indique le docteur Karim Mansouri, chef des urgences du Centre hospitalier Eure-Seine.

Environ 40 000 euros déjà récoltés

Mais certains patients restent sceptiques. "C'est une bonne initiative. Maintenant, ça montre quand même qu'il y a un gros souci au niveau des hôpitaux", lance l'une d'entre eux. "Ce n'est pas à nous de le faire. Ça serait plutôt à l'Etat de régler ce problème", partage une autre.

L'hôpital voit plutôt l'occasion de renforcer le lien entre citoyens et services publics, plutôt que d'emprunter à une banque. "Ce n'est pas de la charité. Si c'était de la charité, ce serait un don. Là, en l'occurrence, c'est un emprunt. C'est un produit d'épargne et donc un taux d'intérêt qui est nettement supérieur à celui du livret A. C'est un placement attractif", explique Jérôme Riffet, directeur du Centre hospitalier Eure-Seine. Mercredi 1er octobre, près de 40 000 euros avaient déjà été récoltés.

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