Longévité : et si on vivait jusqu'à 150 ans ?

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Article rédigé par France 2 - J. Lonchampt, G. Le Goff, L. Franchineau, E. Stervinou, H. Horocks. Édité par l'agence 6Médias
France Télévisions

Les géants de la tech aux États-Unis et de nombreuses entreprises européennes investissent aujourd’hui des milliards de dollars dans la quête du prolongement de l’espérance de vie. De nouveaux centres captent cette espérance en proposant de ralentir les effets du temps qui passe. À quel prix ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Pourrait-on vivre jusqu'à 150 ans ? Obtenir une jeunesse éternelle grâce à la science. Dans cette quête de longévité, certains tentent de ralentir le temps. Et même de le remonter pour rajeunir. Derrière une porte, dans les quartiers chics de Paris, se déroulent des thérapies quasi uniques en France, où les clients, à les entendre, gagneraient des années de vie biologique. Laurence Berger, cheffe d'entreprise, 54 ans, aurait, grâce à un programme bien précis, le corps d'une femme de 31 ans. Son secret : des séances de sport, de bien-être, avec des machines dignes de la science-fiction. Prix à l'année : jusqu'à 10 000 euros. Voilà le tarif pour lutter contre le vieillissement. Ici, la fontaine de Jouvence est réservée aux clients fortunés. "Mes clients sont très contents. Ils se sentent en meilleure forme. On n'a jamais eu de catastrophe de santé chez nos clients", assure Xavier Rambaud, fondateur de la "Maison Epigenic".

Une véritable industrie de la longévité

Quel est le réel impact sur la santé ? Pour tenter d'allonger leur vie, certains sont prêts à tout, quitte à aller beaucoup plus loin. Aux États-Unis, les équipes de France Télévisions ont rencontré il y a deux ans Bryan Johnson, un millionnaire, suivi au quotidien par une équipe dédiée de médecins, au régime très particulier, dicté par les compléments alimentaires. L'homme, au protocole controversé, s'est même fait transfuser le sang de son propre fils. "Nous avons ralenti mon vieillissement cellulaire de l'équivalent de 31 années. Et donc aujourd'hui, je vieillis au rythme d'un enfant de 10 ans", avait déclaré Bryan Johnson, entrepreneur américain.

Bryan Johnson arrivera-t-il à devenir un super-centenaire en super santé ? Cette interrogation trouvera réponse dans quelques années. En attendant, les promesses de la longévité sont devenues un business, une industrie, qui inonde les réseaux sociaux avec des arguments marketing pour séduire un public plus jeune. Crème, patch, injection, parmi les vidéos, les équipes de France Télévisions ont repéré un mot-clé : le NAD+, un nouveau produit sous forme de gélule ou de fiole, qui promet à ses utilisateurs de régénérer leurs cellules, en clair, de ralentir leur vieillissement. Sur le site d’une marque américaine, en bas de page, inscrit en petits caractères, la société admet : "Ces affirmations n'ont pas été évaluées par les autorités sanitaires américaines". Derrière l’entreprise, un partisan de l'immortalité, se trouve William Faloon, fondateur de l'Église de la vie perpétuelle, inculpé à plusieurs reprises par les autorités américaines pour vente de produits non homologués. 

Que dit la science ? 

Ces pilules en vente libre sur Internet représentent-elles un danger pour les consommateurs ? France Télévisions a posé la question à un scientifique français, spécialiste de la longévité. "Il faudrait quand même avoir des indications médicales qui permettent de dire que lorsqu'on s'injecte du NAD+ dans notre circulation sanguine par exemple, ou qu'on prend des compléments, il y a un vrai bénéfice. Aujourd'hui, il n'y a pas d'essais cliniques qui permettent de le montrer", explique Jean-Marc Lemaître, directeur de recherche à l’Institut de médecine régénérative et biothérapies.

Dans son laboratoire, Jean-Marc Lemaître tente lui aussi d'allonger la durée de vie. Ses essais, pour l'instant uniquement sur des souris, ont prouvé qu'en reprogrammant leurs gènes, leur longévité avait augmenté de 30 %. Preuve qu'avec la science, tout est possible, même de lutter contre le temps.

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