Ordures ménagères : vers une flambée des prix sur la taxe foncière
La contribution pour le ramassage des ordures de la taxe foncière va s'envoler dans les prochaines années. Le traitement des déchets est de plus en plus taxé par l'État.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Sortir sa poubelle, un geste quotidien qui pèse sur le budget. Une habitante de Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône) le constate chaque année. Sa taxe sur l'enlèvement des ordures ménagères ne fait qu'augmenter. "En 2022, elle était de 253 euros. En 2023, 400 euros. Et aujourd'hui, en 2025, elle est de 422 euros. Ce qui fait qu'en trois ans, j'ai pris 170 euros d'augmentation. [...] C'est quelque chose qui pèse", indique-t-elle.
Une dépense qui pourrait encore s'alourdir. La faute à une autre taxe, la TGAP, taxe générale sur les activités polluantes. Elle est payée par les collectivités lorsqu'elles enfouissent et incinèrent des déchets. Le prochain budget prévoit de la faire flamber. D'ici 2030, par exemple, le coût pour enfouir une tonne de déchets passerait de 65 à 105 euros, soit plus 62 % d'augmentation qui seront répercutées sur les contribuables.
Une taxe pour inciter à améliorer le recyclage
Pour le maire (SE) de Châteauneuf-les-Martigues, impossible de faire autrement. "Ils vont se plaindre et je vais leur expliquer la raison pour laquelle ils paient plus de taxes d'enlèvement d'ordures ménagères. Je dirais que c'est l'État qui nous augmente des taxes parce qu'ils ont honte de vous le faire repayer directement", souffle Roland Mouren.
À l'origine, cette taxe doit inciter à améliorer le recyclage, mais pour les représentants du secteur, elle se trompe de cible. Selon eux, ce sont aux industriels de régler la facture. "La moitié des déchets qu'on retrouve aujourd'hui en décharge sont composés de produits qui ne se recyclent pas. [...] De notre point de vue, il ne faut pas sanctionner la collectivité qui gère en bout de chaîne ces déchets. Il faut sanctionner le metteur sur le marché de ces produits qui ne se recyclent pas", explique Nicolas Garnier, délégué général de l’Amorce.
Avec seulement 25 % de déchets plastiques recyclés, la France figure parmi les mauvais élèves de l'Union européenne.
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