Procès de militants de l'aide à mourir : les prévenus soupçonnés de trafic de médicaments

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Article rédigé par France 2 - O. Longueval, M.-A. Belderrain, C. Vignal, M. Nebo. N. Cornet - Édité par l'agence 6Médias
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Ils veulent faire de leur procès une tribune politique et médiatique pour le suicide assisté. Onze militants de l'association "Ultime liberté" et un médecin font face à la justice. Cette association revendique d'aider les personnes à mourir en leur expliquant comment trouver le produit létal interdit en France.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.

Tous défendent le droit au suicide assisté. Parmi les militants de l'association Ultime Liberté, une dizaine de prévenus âgés de 74 à 89 ans sont soupçonnés de s'être procuré une substance létale et d'avoir aidé d'autres personnes à le faire. "En France, on n'est pas capable d'avoir une loi qui permet de pouvoir obtenir un produit létal quand on le souhaite. Donc on cherche des solutions à l'étranger", lance Michel Denis, prévenu.

Du pentobarbital

La substance : le pentobarbital est un produit utilisé pour les euthanasies. Il est illicite en France. Mais en 2019, les États-Unis alertent les autorités françaises. À Los Angeles, un homme détient des flacons de pentobarbital, des colis et une liste d'acheteurs répartis dans quatre pays européens, dont la France. 142 acheteurs sont identifiés dans l'Hexagone, 30 sont décédés en consommant la substance. Certains étaient aidés par des prévenus, dont un médecin retraité qui défend une aide à mourir strictement encadrée. "Je pense qu'on peut être dans l'illégalité en étant légitime tout de même. J'ai pratiqué des avortements avant la loi Veil. J'étais dans l'illégalité et je pense que j'étais légitime. Le problème de la loi sur la fin de vie c'est qu'elle traîne alors que la loi Veil est arrivée relativement vite", affirme Bernard Senet, médecin retraité et prévenu.

Parmi tous les acheteurs décédés avec le produit se trouvait aussi un homme de 25 ans, dépressif, dont le cas pourrait alimenter un peu plus les débats soulevés par le procès et l'aide à mourir.

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