Prison de Vendin-le-Vieil : la fronde des narcotrafiquants

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Article rédigé par franceinfo - Édité par l'agence 6Médias
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La colère monte d'un cran dans la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil. Après trois jours d'incidents, plusieurs détenus ont entamé une grève de la faim. Ils protestent contre leurs conditions de détention qu'ils jugent humiliantes.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la
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Derrière ces murs, la fronde. Ces dernières semaines, la prison de Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais a connu plusieurs incidents en raison de la révolte de dizaines de détenus pour narcotrafic : piles ingérées, inondations de cellules et ce lundi, un communiqué annonçant le lancement d'une grève de la faim afin de protester contre les conditions de détention, mais aussi de visite des proches.

Des familles particulièrement impactées selon Maître Christine d'Arrigo, l'avocate de trois des personnes incarcérées : "Ils espèrent obtenir qu'on respecte au moins leur famille. Les enfants de ces gens-là n'ont rien fait, absolument rien. Ils sont très jeunes, ils se retrouvent face à des gens cagoulés dans des situations absolument ubuesques. Vous avez d'un côté l'enfant qui hurle, qui pleure, qui voit son père qu'il n'a pas vu depuis un mois ou deux à travers une vitre qu'il n'entend pas."

Un mouvement qui pourrait s'étendre

En cause, l'hygiaphone qui vise à empêcher la transmission d'objets depuis l'extérieur lors des visites, mais également le triple grillage aux fenêtres des cellules. Rien d'illégal, selon le ministère de la Justice, à l'origine, le 22 juillet dernier, du transfert d'une trentaine de narcotrafiquants dans ce centre réputé pour être l'un des plus sécurisés de France.

Le but, les couper du reste du monde. "C'est le signe que ça fonctionne même parfaitement. La prison est étanche avec l'extérieur. Aucun téléphone portable n'est rentré. Aucun drone n'a pu survoler ce lieu de détention. Aucun objet illicite n'a été retrouvé pour l'heure dans aucune des cellules des détenus. Ils n'ont pas été habitués à des conditions de détention. Ils ne peuvent pas continuer le trafic depuis l'intérieur. Ils sont fébriles et ils essaient à cor et à cri de trouver à peu près tous les moyens de sortir de là", explique Sacha Straub-Kahn, porte-parole du ministère de la Justice.

Alors que plusieurs détenus identifiés par les caméras de surveillance devront se présenter en commission disciplinaire, selon un surveillant interrogé par franceinfo, le mouvement pourrait s'étendre à la quasi-totalité des 88 personnes incarcérées.

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