Vidéo "A cette allure-là, on risque de mourir" : les coureurs du Tour de France parfois lancés à plus de 100 km/h dans les descentes

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Article rédigé par franceinfo - G. Naboulet, J. Lonchampt, O. Gardette, M. Gualandi, M. Charret, L. Feuillebois - Édité par l'agence 6Médias
France Télévisions

Les coureurs du Tour de France s'attaquent, jeudi, aux Pyrénées, avec des montées, mais aussi des descentes, parfois vertigineuses. Et ils prennent tous les risques.

Imaginez-vous dans la peau d'un coureur du Tour de France, dans une descente, comme l'une de celles que le peloton va affronter jeudi 17 juillet lors de la 12e étape entre Auch (Gers) et Hautacam (Haute-Pyrénées). La vitesse flirte parfois avec les 100 km/h. Un vélo pèse sept kilos, une roue est large de 6 cm. Maîtrise de soi, science de la trajectoire... C'est un art que certains spectateurs viennent admirer. "Je m'étais dit, 'tiens, on va se mettre dans les pins, peut-être qu'ils vont descendre moins vite', ce n'est pas le cas", a expliqué un suiveur.

"Moi, ils me font peur. Franchement, nous, si on est à vélo, on tombe", a ajouté une spectatrice. Au cours des dernières années sur le Tour, le pire a souvent été évité. Mais les images impressionnantes de coureurs au tapis, le corps meurtri, comme lors de la chute collective du 11 juillet, témoignent des risques encourus. "Le vent et surtout la foule sur le côté, ça passe tellement vite. C'est presque excitant, mais aussi très stressant", a affirmé Thomas Gachignard, coureur de la formation TotalEnergies. "Je crois que j'ai fait quasiment 110 une fois à la Rennes. Ce n'est pas mal. On ne sent pas très bien. On espère que ça se termine", a ajouté Valentin Madouas, coureur chez Groupama-FDJ. "On se dit qu'une chute à cette allure-là, on risque de mourir", a expliqué Bastien Tronchon, coureur pour la formation Décathlon AG2R La Mondiale.

Une vitesse qui ne fait qu'augmenter

La vitesse ne fait qu'augmenter année après année, constat partagé par ceux qui suivent le peloton au plus près. "Quand on voit un 110 km/h dans une descente, on se dit 'ouais, ça va vite, les gars'. Surtout que nous, on a des moteurs. Eux, c'est juste l'inertie et puis l'aérodynamisme", a raconté un motard pour France Télévisions.

Gagner en aérodynamisme pour gagner en vitesse. Aux qualités de funambule de certains coureurs s'ajoute une course à l'innovation technologique : selle plus haute, guidon plus petit, les vélos gagnent en rapidité mais perdent en maniabilité. Certains patrons d'équipe s'inquiètent et veulent freiner. "Je ne peux pas dire aujourd'hui à un coureur d'aller moins vite parce que c'est dangereux. C'est plus de la course donc ce sont les règles de fonctionnement de la course qui doivent évoluer. On pourrait fixer et modifier les règles de construction des bicyclettes pour justement ralentir le vélo. En fait, si on veut, c'est simple, il faut juste vouloir", a précisé Marc Madiot, patron de la Groupama-FDJ.

L'Union cycliste internationale va tenter de limiter les braquets des vélos lors d'une course en fin de saison. Un premier test encore loin de faire l'unanimité dans le peloton.

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