Budget : "Il faut que les Français travaillent plus mais qu'ils soient payés pour ce qu'ils font", explique le député LR Philippe Juvin

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Article rédigé par franceinfo - Édité par l'agence 6Medias
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Invité politique de "La Matinale" samedi 30 août, le député LR des Hauts-de-Seine Philippe Juvin revient sur la rentrée de François Bayrou, et sur ce que risque son gouvernement à la suite du vote de confiance.

Le député LR des Hauts-de-Seine Philippe Juvin était l'invité de "La Matinale" samedi 30 août. Il a abordé le sujet de la rentrée politique. Et l'actualité brûlante qui entoure le Premier ministre François Bayrou et son projet de 44 milliards d'euros d'économies.

Allez-vous voter la confiance à François Bayrou ?

Philippe Juvin : Oui bien sûr. La France et les Français ont besoin de stabilité. Quand vous n'avez pas de stabilité dans le pays, les entreprises n'investissent pas, pas de carnets de commandes, pas d'embauches, les Français ne consomment pas. Et à l'étranger, votre voix n'est plus entendue. La priorité des priorités, quel que soit le Premier ministre, c'est qu'il ait en tête que le pays doit retrouver de la stabilité. Ce n'est pas une question de droite, de gauche ou de centre. Mais de stabilité.

N'avez-vous pas peur d'être comptable de la situation économique du pays, des erreurs commises par le bloc central ?

Quelle est l'alternative ? Le chaos ? En disant, "tout va mal, je me désintéresse". Je comprends votre question. Après tout, un certain nombre de mes collègues disent "nous n'étions pas au pouvoir, nous n'avons pas à être une béquille pour l'ex-majorité présidentielle". Je comprends ce qu'ils disent, mais je ne vois pas du tout les choses comme ça. Ce qui m'intéresse, c'est la France. Si nous n'avons pas de majorité, plus exactement un bloc qui se dessine à l'Assemblée nationale capable d'apporter de la stabilité et un budget, la France va aller très très mal.

La situation est catastrophique aujourd'hui. On demande 44 milliards d'euros, il en faudrait même certainement plus (Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes parle de 100 milliards à l'horizon 2029). Qui est responsable de cette situation ?

Les think-tanks ont étudié qu'il faudrait probablement trouver entre 120 et 150 milliards d'euros. Et pas en un an, éventuellement sur plusieurs années. La priorité, c'est de baisser la dette. Si vous baissez la dette, vous redonnez des marges de manœuvre parce que vous payez moins de taux d'intérêt.

"Toute la classe politique s'est dopée à la dette"

Et qui est responsable de la situation ?

Le dernier budget à l'équilibre, c'était avec Raymond Barre en 1979 ou 1980. Toute la classe politique s'est dopée à la dette et a pensé qu'on pouvait payer le quotidien avec de la dette. Les solutions sont connues. Il faut dépenser moins, il faut dépenser mieux. Il faut travailler plus. La France est le pays d'Europe qui travaille le moins. Et c'est un pays hypernormé et la norme coûte très cher. Dépenser moins, dépenser mieux, travailler plus et simplifier.

C'est ce que vous retrouvez dans le plan de François Bayrou de 44 milliards d'euros ?

Oui, en partie. On n'en est malheureusement plus là. La priorité va être de dégager une majorité pour adopter un budget. Si vous n'avez pas le budget, les choses vont aller très mal parce qu'on ne va pas nous prêter de l'argent. Ou à des taux tellement hauts que ça va ruiner encore un peu plus la France, le pouvoir d'achat des Français va fondre et le service public ne va pas fonctionner.

Mais vous, vous êtes prêts à voter ce plan budgétaire proposé par François Bayrou sans l'amender ?

Si. Il faudra évidemment l'amender. D'ailleurs, j'ai passé mon été à rédiger une centaine d'amendements.

La suppression des deux jours fériés, vous y souscrivez ?

Je pense qu'il faut travailler plus. Mais ici, cela revient en réalité à faire travailler gratuitement les Français. Il faut que les Français travaillent plus mais évidemment qu'ils soient payés pour ce qu'ils font. Aujourd'hui, le vrai sujet est arithmétique. Le 8 septembre, on risque d'avoir le Premier ministre qui tombe parce qu'il n'a pas de majorité. Derrière, il va falloir que le président de la République recrée les conditions de la stabilité en nommant un nouveau Premier ministre car la Constitution le demande. Et il faudra que ce Premier ministre ait en tête qu'il n'y arrivera pas s'il part au combat sans troupes, c'est-à-dire sans majorité. Donc il va falloir en créer une.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

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