En critiquant la décision de justice, Nicolas Sarkozy a "exactement la même défense que celle qu'utilise Marine Le Pen", souligne Éric Dupond-Moretti
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Éric Dupond-Moretti, ancien ministre de la Justice, est l'invité de "Tout est politique", mardi 21 octobre. Il évoque notamment l'incarcération très médiatisée, dans la matinée, de Nicolas Sarkozy.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
France info : Bonsoir, Éric Dupond-Moretti, avocat, ancien ministre de la Justice. Ce matin, manifestation des proches de Nicolas Sarkozy pour l'accueillir à la sortie de chez lui. On les voit, puis un cortège de motos pour l'escorter en prison. Que vous a inspiré ce cérémonial ?
Éric Dupond-Moretti : Pas grand-chose en réalité. Ce sont ses proches qui se mobilisent autour de lui. C'est, ma foi, quelque chose de tout à fait normal.
Est-ce que vous ne trouvez pas qu'en revanche, la dramaturgie, qui fait qu'on est au courant que c'est Le comte de Monte Cristo qui le suit en prison, qu'il a fait référence au capitaine Dreyfus et à la vie de Jésus... Le capitaine Dreyfus, est-ce que vous pensez, quand même, que c'est quelque chose qui est un peu fort ?
Que lui se défende... Aller en prison, ce n'est pas facile. Que sa famille, que ses proches soient à ses côtés, rien à dire. Qu'en revanche, on en fasse des tonnes dans les commentaires, là, si vous me permettez cet anglicisme, c'est too much. Pourquoi je dis too much ? Parce que ça ressemble à une forme de trumpisation de nos esprits et de nos mœurs. Bon, il va en prison, encore une fois, ce n'est pas facile. C'est l'ancien président de la République. Ça heurte tout le monde, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste.
Ça ne heurte pas tout le monde. Il y a des gens qui éprouvent une espèce de jouissance à voir ces images.
On ne peut pas se féliciter du malheur quand il s'abat sur d'autres, même sur des ennemis politiques. Moi, je ne le vois pas du tout comme ça. Ce qui me choque, en réalité, ce sont les commentaires, en particulier. Les siens, lui, il a tous les droits.
Par exemple, il dit dans un tweet ce matin, envoyé au moment même où il quittait chez lui, il dit : "Mon incarcération est l'expression d'une vengeance, pas d'un jugement, d'une vengeance de la justice qui a porté la haine à un niveau inégalé". Donc, il ne parle pas de décision et de fait, il parle de vengeance et de haine. Ça, ça vous choque ?
Oui, bien sûr. Parce que qui peut dire sérieusement qu'un juge, car il n'est question dans son expression que d'un juge, en l'occurrence la présidente du tribunal correctionnel, que cette femme, à raison de la haine qu'elle éprouve à l'encontre de Nicolas Sarkozy, l'aurait condamné à cinq ans d'emprisonnement ? Enfin, si ça, ça existe dans notre pays, c'est extraordinairement inquiétant.
D'abord, je rappelle que c'est une collégialité. Que Nicolas Sarkozy dise "je suis innocent", j'interjette appel, dont acte. Il est d'ailleurs à nouveau présumé innocent. Et qu'il critique la décision en droit et en fait, oui, et que ses avocats le fassent, mais qu'on n'aille pas nous raconter que c'est la haine d'un juge qui fait que Nicolas Sarkozy part cinq ans en prison. D'ailleurs, je vous fais remarquer très aimablement que c'est exactement la même défense que celle qu'utilise Marine Le Pen. Marine Le Pen, elle dit "je suis innocente". Ces co-prévenus n'ont pas interjeté appel et ils sont donc coupables. Je veux le rappeler, Marine Le Pen, elle est présumée innocente.
Pas tous, la moitié a interjeté appel.
Oui. Enfin, ceux qui n'ont pas interjeté appel, c'est qu'ils sont coupables. Et là, elle, elle dit, ben moi, c'est la présidente du tribunal correctionnel à qui j'en veux, qui est politisée, qui est syndiquée, et c'est une décision politique.
Sarkozy fait pareil.
Oui.
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