"Je pense qu'il faut réparer la société", affirme le cardinal et évêque d’Ajaccio François Bustillo
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Le cardinal François Bustillo, cardinal et également évêque d'Ajaccio (Corse-du-Sud), était l'invité de Franceinfo vendredi 12 septembre.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'intrview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.
Le cardinal François Bustillo est l’auteur du livre Réparation. Une société fracturée peut-elle survivre ?, Fayard, 2025.
Myriam Encaoua : Vous êtes devenu, en quelques années, l'un des hommes d'Église les plus reconnus et les plus médiatiques. Il y a une forme de ferveur autour de vous, notamment à Ajaccio (Corse du Sud). Vos églises ne désemplissent pas, vous avez réussi à faire venir le pape François, qui a même snobé, l'inauguration de Notre-Dame pour l'île de Beauté, votre île d'adoption ; c'était sa dernière tournée. "Réparation", c'est un mot très fort. Réparer quoi ? Qu'est-ce qu'il faut réparer avant tout ?
Cardinal François Bustillo : Je pense qu'il faut réparer la société, mais il faut commencer par la réparation de l'être profond. Si nous ne sommes pas unifiés, pacifiés, on ne peut pas communiquer à l'extérieur de nous une vie sociale, pacifique, heureuse. Si j'écris ce livre, avec ce titre, c'est parce que dans la réparation, il y a toujours l'espérance. On répare quelque chose qui a été abîmé. Si on ne peut pas le réparer, on le jette. Dans le cas de notre société, on peut réparer. Je crois que nous avons un potentiel dans notre humanité, dans nos intelligences et nos consciences. Nous avons le potentiel pour aller de l'avant, pour changer et pour devenir meilleurs. Quand on voit la violence [...] que nous écoutons tous les jours, on ne peut pas se limiter à constater, on ne peut pas s'habituer non plus. Alors, en même temps, je n'ai pas une recette magique.
Myriam Encaoua : Vous dites qu'aujourd'hui, il faut absolument avoir une opinion tranchée sur tout, sinon vous n'existez pas, qu'on a au fond érigé le soupçon en vertu. Vous êtes en train de dire que vous n'êtes pas encore au paradis, que vous n'êtes pas encore au paradis. Comment comprenez-vous cette défiance, cette violence, cette tension, quand vous parlez avec vos fidèles, quand vous rencontrez les Français ? Qu'est-ce qui vous frappe véritablement dans ce "tous contre tous" ?
Cardinal François Bustillo : Je vois une différence, et c'est pour cela que j'ai écrit le livre, entre la vie ordinaire, les gens qu'on rencontre au travail, à l'église, dans la société, dans un restaurant, dans le monde, et ce que les réseaux sociaux et les médias parfois nous envoient comme informations. Alors, je rencontre des gens absolument formidables dans la vie ordinaire de tous les jours. Je trouve qu'on parle toujours de ce qui ne va pas, cela fait nouvelle, et on ne parle pas de la générosité, de la bienveillance, de la bonté des gens. Alors, je me dis, certains le voient d'une manière un peu naïve, mais pourquoi ne pas mettre en valeur et ne pas célébrer ce qu'il y a de bon et de bien dans la personne ?
Laurent Joffrin : N'avez-vous pas tendance à faire un peu comme cela aussi ? J'ai l'impression que vous noircissez un peu le tableau. Alors, si on peut être un peu malicieux, on pourrait dire finalement que c'est parce que les gens ne sont pas assez catholiques.
Cardinal François Bustillo : Oui, enfin, je me dis tout simplement qu'on voit des choses qui ne sont pas bien. Il faut être réaliste et pragmatique, mais il ne faut pas oublier l'idéal. Il y a une description de la réalité, mais on ne voit pas ou on ne dit pas assez qu'on a un idéal magnifique. Je pense que dans la deuxième partie, après la dénonciation, il y a l'annonciation. Je mets en valeur tout ce qui est positif et constructif, du moment qu'il y a du potentiel dans notre humanité et dans notre société. Quand je vois, pour sortir un peu du cas de l'Église, dans la vie politique, dans la vie économique, dans la vie culturelle, sportive, dans la vie aussi des artistes, il y a des gens qui sont bien et qui font du bien. Alors, il faudrait, quelque part, fédérer tout ce qui est bon et bien pour que notre société soit un peu moins dépressive.
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