Mouvement du 10 septembre : "Je comprends l'expression d'un mécontentement", livre le député du Rassemblement national, Sébastien Chenu
Le député du Rassemblement National du Nord, Sébastien Chenu, était l'invité politique de l'émission "Tout est politique", diffusée sur franceinfo mardi 9 septembre. Il a répondu aux questions de Sonia Chironi et Nathalie Saint-Cricq, notamment concernant la nomination de Sébastien Lecornu pour remplacer François Bayrou au poste de Premier ministre, et la journée de mobilisation attendue le 10 septembre.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Entre la démission de François Bayrou, la nomination de Sébastien Lecornu pour le remplacer au pied levé comme Premier ministre, et l'arrivée imminente de la journée de mobilisation du 10 septembre par le mouvement "Bloquons tout", les actualités ne manquent en ce début du mois de septembre 2025. Invité politique de l'émission "Tout est politique" du mardi 9 septembre, le député RN du Nord, Sébastien Chenu, a rebattu ces sujets en brèche aux micros de Sonia Chironi et Nathalie Saint-Cricq.
Sonia Chironi : Sébastien Chenu, est-ce que vous comprenez cette mobilisation, ce mouvement, "Bloquons tout", de demain ?
Sébastien Chenu : Je comprends l'expression d'un mécontentement. Évidemment, que les Français soient mécontents, qu'ils l'expriment, que leur pouvoir d'achat soit entamé, que le nombre de pauvres soit plus important aujourd'hui qu'hier, que le nombre de smicards, contrairement à ce que disait d'ailleurs à l'époque Gabriel Attal, soit plus important aujourd'hui qu'hier, tout ça crée du mécontentement. Est-ce que pour autant il faut bloquer le pays ? Moi je ne crois pas que ce soit une solution mais j'entends le mécontentement et évidemment je le comprends. Ce qui me navre ou m'inquiète ce sont les tentatives de récupération avec leurs gros sabots de l'extrême gauche, de La France insoumise (LFI).
Le sabotage, le blocage, ne sont pas des actions légitimes ?
Le sabotage n'est pas une action légitime, ça c'est clair. Et le blocage n'est pas en tous les cas une solution, mais je pense qu'il y a beaucoup de Français qui ont envie de se faire entendre d'un pouvoir qui est sourd. Emmanuel Macron refuse d'écouter les Français, ça ne date pas d'aujourd'hui. Il refuse même de regarder le résultat des élections. Ce pouvoir est sourd, indifférent à la souffrance des Français et aujourd'hui, ces derniers trouvent des moyens divers et variés d'essayer d'exprimer leurs difficultés.
"Je respecte les gens qui seront dans la rue"
Nathalie Saint-Cricq : Vous avez pris du temps, vous et le Rassemblement national, avant de vous positionner par rapport à ce mouvement. Est-ce que, finalement, parce que vous avez eu peur d'être à côté de l'histoire, tout en vous méfiant et en attendant de savoir exactement de quoi il est fait ?
On n'est pas une centrale syndicale, donc on n'a pas organisé. Nous n'avons jamais eu cette conception-là. Et à chaque fois qu'il y a eu des manifestations d'ailleurs on nous a toujours demandé si on était favorables ou non. Et on répond toujours que ce n'est pas nous qui devons appeler à manifester, ce n'est pas notre rôle. Moi je respecte les gens qui demain seront dans la rue. Je soutiens les gens qui sont les individus qui font entendre leur voix, je condamne s'il devait y avoir des violences. Et ce que je condamne, c'est la tentative de récupération de Jean-Luc Mélenchon.
Sonia Chironi : Cette mobilisation inquiète les autorités parce qu'il n'y a pas vraiment d'organisateurs, pas de mots d'ordre, toujours ce risque que ça dégénère. Est-ce qu'il n'y a pas aussi un danger à réclamer tous les jours une dissolution comme vous le faites, une démission du chef de l'État, ce dégagisme, est-ce qu'il ne fait pas finalement qu'alimenter la colère ?
Le danger, c'est de ne jamais respecter ce que demandent les Français. Ce sont ceux qui ont perdu les élections qui gouvernent. Enfin, est-ce qu'on se rend compte de l'État du pays dans lequel nous sommes ? On a une crise économique, sociale, budgétaire, migratoire, sécuritaire, et ceux qui ont perdu les élections gouvernent.
Nathalie Saint-Cricq : Vous allez plus loin que la dissolution, vous considérez qu'Emmanuel Macron doit faire partie du prochain lot ?
Nous disons les choses en deux temps. Ou Emmanuel Macron doit dissoudre, et puis on retourne aux urnes et les Français, on leur demandera de donner une majorité, ou Emmanuel Macron refuse cela, et au bout d'un moment, le mécontentement sera tel qu'il ne sera plus en position de faire autre chose que de démissionner s'il veut rendre service au pays.
La chute de François Bayrou comme symbole de la "nullité" des mandats d'Emmanuel Macron
Pourquoi cela vous agace quand on vous compare à LFI en disant que, finalement, vous avez la même philosophie concernant la dissolution, et la démission ?
LFI, c'est une espèce de Cheguevarisme de carnaval. Ils veulent une destitution qui est absolument impossible. À un moment, il faut avoir les yeux en face des trous pour la destitution d'un président de la République. Ça n'existe pas. Il faut deux tiers des parlementaires. C'est facile d'agiter comme ça les fantasmes. Nous sommes des gens rationnels, nous pensons qu'il n'y a pas de majorité dans ce pays. Pourquoi ? Parce que Gabriel Attal, Emmanuel Macron, les LR, LFI, se sont désisté les uns en faveur des autres.
J'entends encore Gabriel Attal dire "on saura travailler les uns avec les autres, avec les LR, avec les socialistes, etc.". Ils n'ont donc jamais réussi à le faire, la preuve François Bayrou est tombé très nettement d'ailleurs à l'Assemblée nationale. Et ils ont mis le pays dans cette situation d'instabilité. Ils endossent une double responsabilité. L'instabilité institutionnelle du fait de leurs petites manœuvres politiciennes et l'instabilité économique, sociale, sécuritaire du fait de leur nullité depuis huit ans.
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