Budget 2026 : "Je garde à l'esprit cette potentielle arrière-pensée de Monsieur Lecornu d'utiliser l'article 47.1 pour faire passer la copie gouvernementale", assure la députée RN Edwige Diaz

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Article rédigé par franceinfo - Edité par l'agence 6Médias
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Alors que Sébastien Lecornu a annoncé renoncer à l'utilisation du fameux article 49.3, la vice-présidente du Rassemblement national Edwige Diaz, invitée politique de la "La Matinale" de samedi 4 octobre, n'exclut pas une potentielle future utilisation de l'article 47.1 de la Constitution par le Premier ministre.

Vice-présidente du Rassemblement national et députée de la Gironde, Edwige Diaz est revenue sur le fait que le Premier ministre Sébastien Lecornu renonce à l'utilisation de l'article 49.3. Invitée politique de "La Matinale Week-end" de ce samedi 4 octobre, Edwige Diaz a déclaré : "Je garde à l'esprit cette potentielle arrière-pensée de Monsieur Lecornu d'utiliser l'article 47.1 pour faire passer la copie gouvernementale".

Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Sébastien Lecornu renonce donc au 49.3. Est-ce que vous craignez, comme Jean-Luc Mélenchon, qu'il se serve d'autres outils constitutionnels pour faire le budget à sa main ?

Ce n'est pas à exclure. Quand j'ai entendu cette annonce, je me suis dit, comme l'immense majorité des Français, le cauchemar de voir un Premier ministre monter les marches pour se retrouver à la tribune de l'Assemblée nationale et dire sur le fondement de l'article 49.3, je mets la responsabilité de mon gouvernement en jeu... C'est terminé. Cette formule, on l'a beaucoup trop entendue. Je n'oublie pas que Monsieur Lecornu est un macroniste. Il n'a pas tout dit dans son allocution hier. Je m'étonne du temps qu'il a fallu à Monsieur Lecornu depuis sa nomination pour nommer un gouvernement. On a perdu beaucoup de temps. Je me demande si cette perte de temps ne s'inscrit pas dans une stratégie, dans une manœuvre de Monsieur Lecornu, pour utiliser un autre article de la Constitution, qui s'appelle l'article 47 et qui viendrait, si à épuisement du temps consacré au débat budgétaire, à ce qu'il n'y ait pas de vote du budget. Et que ce soit la feuille de route, donc le budget gouvernemental qui puisse passer sans vote, par ordonnance, avec cet article 47.1 de la Constitution. Cela reviendrait à la même brutalité qu'un 49.3.

Pourtant, là, ils décident de redonner la main au parlementaire que vous êtes. Vous devriez être quand même saluée, et même Marine Le Pen l'a fait hier, en disant que c'était quand même un acte démocratique.

Je me réjouis qu'il n'y ait pas de 49.3, mais je suis obligée de garder à l'esprit peut-être cette arrière-pensée de Monsieur Lecornu d'utiliser l'article 47.1 pour faire passer la copie gouvernementale. J'ai entendu hier Monsieur Attal saluer la décision de Monsieur Lecornu et dire à Monsieur Lecornu : nous serons à vos côtés pour faire voter un budget. Moi, je voudrais juste rappeler que l'année dernière, au moment des débats budgétaires, les amis de Monsieur Attal, les députés macronistes, ont littéralement déserté les bancs de l'Assemblée nationale. Ce qui fait que ce sont les amendements lunaires de fiscalité confiscatoire proposés par le Nouveau Front populaire qui sont passés dans la copie budgétaire. Nous, au Rassemblement national, nous étions extrêmement mobilisés. Vous le savez, nous sommes le groupe le plus assidu à l'Assemblée nationale. Mais je veux juste dire à Monsieur Attal, je veux lui rappeler l'adresse de l'Assemblée nationale, 126 rue de l'Université, pour qu'il la communique à ses députés, parce qu'il faudra qu'ils soient là pour voter les délires idéologiques de l'extrême-gauche.

Vous dites qu'on a voté beaucoup de choses confiscatoires, mais vous y avez participé l'année dernière. Parce qu'en vous abstenant sur la taxe Zucman, vous avez fait passer cette taxe Zucman qui touche donc les patrimoines les plus aisés et le patrimoine productif.

Nous, avec Marine Le Pen, notre feuille de route, elle est claire : ce n'est pas d'augmentation d'impôts. Je suis élue en Gironde, un territoire très viticole. Je me souviens que l'année dernière, au moment des discussions budgétaires, le Nouveau Front populaire n'a cessé de proposer de nouvelles taxes, de nouvelles fiscalités contre la viticulture, la taxe sur les cotisations sociales, sur la publicité, sur l'économie. La taxe Zuckman, ce n'est pas l'alpha et l'oméga. Dans le quotidien des Français, dans le quotidien des viticulteurs notamment, ils ont été accablés de taxes parce que le bloc central était littéralement absent des discussions budgétaires et le NFP a pu faire passer ces taxes. Heureusement, heureusement, je le dis, que le Rassemblement national était là, extrêmement mobilisé, pour rejeter cette explosion de la fiscalité qui aurait aggravé le budget des Français et la compétitivité des entreprises.

Alors Sébastien Lecornu dit qu'il veut des baisses des dépenses et pas d'augmentation d'impôts, donc là-dessus vous êtes plutôt raccord. Est-ce qu'en renonçant aussi au 49.3, vous dites qu'on va essayer de débattre au Parlement, qu'on va essayer de se mettre d'accord, puisque finalement les Français ont voté pour cette Assemblée nationale-là, est-ce que ça veut dire que vous ne censurez pas dès le discours de politique générale ?

Il n'y a pas de sectarisme de notre côté. À chaque fois qu'une proposition de loi allait dans le bon sens, nous l'avons votée. Hélas, je regrette que l'inverse ne soit pas vrai, c'est-à-dire qu'à chaque fois que le Rassemblement national a proposé une loi à l'occasion de sa niche parlementaire, tous les bancs, des Républicains jusqu'à la France Insoumise, se sont alliés pour nous refuser nos propositions de loi. Je vais vous prendre un exemple : l'expulsion des délinquants étrangers, qui est une mesure plébiscitée par l'immense majorité des Français, tout le monde a voté contre cette loi, y compris les amis de M. Retailleau.

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