Vidéo Les robots de demain pilotés par une nouvelle intelligence dite organoïde, à base de cellules cérébrales humaines

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Article rédigé par France 2
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Des chercheurs chinois développent des robots dotés d'une nouvelle forme d'intelligence qui imite le cerveau humain. Un système appelé intelligence organoïde, composé de cellules cérébrales humaines avec l'avantage de consommer peu d'énergie.

Dans les dix prochaines années, le marché mondial de la robotique pourrait connaître une nouvelle révolution grâce au développement de l’intelligence artificielle. Des premiers automates utilisés en industrie aux dernières créations d’humanoïdes, les chercheurs ne manquent pas de créativité.

En Chine, à l’université de Tianjin, les scientifiques vont plus loin encore : ils cherchent à imiter le fonctionnement du cerveau humain en intégrant du vivant dans leur robot. "Littéralement, nous travaillons ici sur une interface entre le cerveau et la machine, explique Liqun Chen, professeure au département d’ingénierie neuronale. Quand je parle de cerveau, j’y inclus le cerveau humain, le cerveau animal et le cerveau organoïde que nous cultivons."

Le robot interagit grâce au fruit d'une transmission biologique

Un organoïde est une petite structure cellulaire en trois dimensions issue de cellules souches qui, après avoir été programmée, reproduit en miniature les fonctions d’un organe. Ceux dédiés à l'intelligence du robot fonctionnent donc comme chez l'humain. L'enjeu a été de trouver un moyen d'interpréter le signal de sortie : "Ces organoïdes cérébraux sont composés de neurones. Une caractéristique importante des neurones est qu’elles émettent des signaux électriques, des pics d’amplitude appelés 'spike'. Pour communiquer avec l’ordinateur, ces spikes sont codés en une suite de 0 et de 1", précise la professeure qui considère ces travaux de recherche "à l’intersection de la biologie et de l’informatique".

Pour mimer le cerveau humain, les chercheurs associent plusieurs organoïdes en réseau, par exemple un système neuronal et oculaire ensemble : "Nous n’avons pas besoin de compter sur des capteurs externes tels que des caméras, nous faisons directement une fusion œil-cerveau. Puis on peut placer cette puce sur le robot, relié ou non par un fil, et elle va devenir le cerveau du robot. Lorsque ce robot verra un feu de circulation devant lui, il s’arrêtera de lui-même en voyant un feu rouge et avancera au feu vert. Ce processus n’est pas réalisé à l’aide d’un capteur électronique, il est le fruit d’une transmission biologique, c’est là que c’est assez puissant", indique la scientifique.

Car ce cerveau sur puce pourrait donner naissance à une intelligence hybride pour la machine, beaucoup moins énergivore que l’IA actuelle. Reste le débat autour de l’utilisation du vivant, et donc la possibilité que les robots puissent acquérir une sorte de conscience. Une question qui ne se pose pas pour Liqun Chen : "Aujourd’hui, dans notre laboratoire, il est à l’état naïf, tout se fait dans le respect de l’éthique. Ce cerveau sur puce donne au robot l’équivalent d’un système nerveux, celui-ci enverra des signaux, il pourra contrôler son bras ou bien ses jambes."

Extrait de la série "Ecce robot", diffusée dans "13h15 le dimanche(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)" le 22 juin 2025.

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