Vidéo "Affaires sensibles". Comment l'entomologie, la science des insectes, pourrait faire rouvrir l'enquête sur "le monstre de Florence", le premier serial killer italien

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Article rédigé par France 2
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Depuis plus de cinquante ans, une ombre maléfique plane sur l'Italie. Celle d'un tueur en série et pervers sexuel qui assassinait des couples d'amoureux entre 1968 et 1985. Un trio de suspects a été jugé, mais certains doutent que le vrai "monstre de Florence" ait été arrêté. Dans cet extrait d'"Affaires sensibles" du 21 septembre 2025, voici comment des mouches pourraient leur venir en aide.

Etait-ce bien lui le "monstre de Florence", le premier tueur en série italien, qui a terrorisé la péninsule entre 1968 et 1985 avec ses crimes accompagnés de mutilations sexuelles ? Le doute reste possible, puisque Pietro Pacciani, le principal suspect, est mort avant que la justice ne tranche définitivement sur son rôle réel dans ces meurtres. Ses deux complices présumés, Giancarlo Lotti et Mario Vanni, condamnés en 1997 à de lourdes peines, sont décédés depuis. 

Près de trente ans plus tard, certains restent persuadés que le ou les "monstres" n'ont jamais été attrapés. C'est le cas du porte-parole des familles des victimes françaises, Nadine Mauriot et Jean-Michel Kraveichvili. Dans son combat pour faire rouvrir l'enquête, Salvatore Maugeri s'est trouvé plusieurs alliés.

Des incohérences sur la date présumée des meurtres

L'un d'eux est un enquêteur privé florentin qui possède l'intégralité du dossier d'instruction. En se plongeant dans les aveux de Giancarlo Lotti, il a découvert des incohérences grossières, notamment sur la date présumée des meurtres.

Lotti, seul du trio à être passé aux aveux, a toujours dit que ses complices et lui avaient tué Jean-Michel et Nadine un dimanche soir, le 8 septembre 1985. Or cette version ne colle pas avec certains éléments. Comme ces reçus, tickets d'autoroute, notes de petits déjeuners ou collations... dont Nadine conservait l'intégralité depuis son départ de France. Ils ont été retrouvés jusqu'au vendredi 6 septembre seulement. "Un premier indice que quelque chose ne va pas", pour Salvatore Maugeri.

Des larves de mouches à l'appui de la contre-enquête

Il y a surtout, pour étayer sa contre-enquête, les conclusions des entomologistes auxquels a fait appel l'avocat du condamné Mario Vanni (il demande la révision posthume du procès de son client). Ces spécialistes des insectes étudient les rapports médico-légaux des crimes, ainsi que les photos prises au moment de la découverte des corps. Sur le visage des victimes, ils remarquent des larves de mouches à un stade de développement avancé. Pour les experts, c'est la preuve indiscutable que la mort des Français remonte à plus de deux jours avant la prise des clichés.

Pour Salvatore Maugeri, la conclusion s'impose: "Si le meurtre n'a pas eu lieu le dimanche soir, le témoignage du fameux Lotti est nul et non avenu. Ça remet complètement en cause le processus judiciaire, les condamnations qui ont été prononcées, et ça oblige la justice à reprendre son boulot à zéro !"

Si elles obtiennent la révision du procès des prétendus complices de Pacciani, les familles des victimes peuvent espérer une réouverture officielle de l'enquête, et ce très prochainement.

Extrait de "La traque du monstre de Florence", à voir le 21 septembre 2025 dans "Affaires sensibles", une coproduction France Télévisions, France TV presse, France Inter et l’INA, adaptée d’une émission de France Inter.

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