"Complément d'enquête". Touche pas à mon steak

D'un côté, il y a les pro-viande, représentés par des lobbies puissants au service de toute une filière, des éleveurs aux distributeurs. De l’autre, on retrouve les défenseurs d’une alimentation végétale, au nom du bien-être animal, de l’environnement et de la santé. Une véritable guerre d’influence pour conquérir nos assiettes !

L’adage d’après-guerre selon lequel "il faut manger de la viande pour être en bonne santé" a vécu. D’après l’Organisation mondiale de la santé, une surconsommation de viande rouge augmente les risques de diabète et de certains cancers. Des études scientifiques ont aussi démontré que l’excès de produits carnés peut être mauvais pour le cœur et les artères.

Opérations de lobbying et communication musclée

Les équipes de "Complément d’enquête" ont découvert comment l’interprofession de la viande et du bétail, Interbev, s’est trouvé un ambassadeur de poids pour promouvoir la consommation de viande, un professeur de médecine dont les recommandations sont très éloignées de celles des autorités de santé.

L’industrie du végétal n’est pas en reste. Elle déploie une communication musclée, voire très offensive, n’hésitant pas à aller sur le terrain de ses concurrents, pour promouvoir ses alternatives à la viande dans les rayons. Face à cette concurrence, le camp de la viande organise la riposte. Le magazine a enquêté sur les méthodes menées dans les coulisses du pouvoir pour que des mots tels que "steak, jambon, lardons, nuggets, boulettes…" soient interdits aux produits végétaux.

Pour défendre son bout de steak, le lobby de la viande est aussi entré en guerre contre L214. L’association qui se bat pour le bien-être animal est accusée de financements occultes, et d’objectifs cachés au service de la "food tech" américaine. Ou comment la bête noire de la filière viande se retrouve au cœur d’une opération de lobbying menée par des acteurs de l’agroalimentaire, auprès de certains élus.

Une enquête de Lucile Berland et Matthieu Lère pour France TV Presse.

Dans les fauteuils rouges : Aymeric Caron, député de Paris (REV, apparenté LFI), et Christiane Lambert, présidente de la FICT (Fédération des industriels charcutiers traiteurs)

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Parmi nos sources

- Centre international de recherche sur le cancer, communiqué de presse 26 octobre 2015 : "Le programme des Monographies du CIRC évalue la consommation de la viande rouge et des produits carnés transformés".

- Anses Etude INCA 3 : "Evolution des habitudes et modes de consommation, de nouveaux enjeux en matière de sécurité sanitaire et de nutrition".

- Etude European Heart Journal : "Consommation de viande rouge, maladies cardiovasculaires et diabète: revue systématique et méta-analyse".

- Santé Publique France : "Le guide Manger Bouger pour les parents d’enfants de 4 à 11 ans".

- Santé Publique France, étude Esteban : "Etude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition / Volet nutrition".

- The American Journal of Clinical Nutrition (AJCN): "Les stratégies alimentaires améliorent le statut en fer chez les tout-petits : un essai contrôlé randomisé".

- Décret du 29 juin 2022 relatif à l’utilisation de certaines dénominations employées pour désigner des denrées comportant des protéines végétales.

- Décision du Conseil d’Etat, 28 janvier 2025 : "Les dénominations « steaks de soja », « saucisses végétales »… peuvent être utilisées en France".

- Rapport Interbev / Ipsos, janvier 2019 : "Comportements alimentaires : les tendances de consommation des Français".

- Brochure Interbev : "Couvrir les besoins en fer des enfants et adolescents".

- Rapport Ecole de guerre économique / Les Z’Homnivores, décembre 2024.

- L214 : Bilan moral 2019.

Liste non exhaustive.

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