Vidéo A Bordeaux, le vélo gagne du terrain, les embouteillages aussi

Publié
Temps de lecture : 3min - vidéo : 4min
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Avec 30 à 40% de cyclistes en plus depuis le Covid, la place vient parfois à manquer sur le bitume des villes. Comment les élus gèrent-ils l'espace public ? Dans cet extrait de "Complément d'enquête", exemple à Bordeaux, qui a choisi de favoriser les transports en commun et les vélos.

A Bordeaux, il est 9h30 ce matin-là… et les voitures semblent avoir pratiquement disparu du cœur de la capitale girondine. Depuis le raz-de-marée vert post-Covid aux municipales de 2020, elle fait partie – avec Lyon, Tours ou Annecy, qui ont elles aussi basculé du côté écolo – des villes qui veulent faire plus de place aux vélos

Afin de réduire le trafic automobile, la municipalité a opté pour certaines mesures radicales. Bordeaux peut ainsi s'enorgueillir de posséder le plus grand secteur piéton de France, délimité grâce à un système de bornes automatiques qui en interdisent l'accès aux véhicules non autorisés.

La voiture bannie de l'hypercentre ?

La municipalité veut-elle complètement bannir l'automobile du centre-ville ? "Non, nous privilégions la voiture des résidents [et des gens] qui travaillent dans ces quartiers, répond Didier Jeanjean, adjoint au maire Pierre Hurmic (EELV) chargé de la nature en ville et des quartiers apaisés. Ici, avoir un flux de circulation qui pollue et qui ne vient ni consommer ni vivre, ça n'a aucun intérêt pour personne."

Didier Jeanjean a fait visiter aux journalistes de "Complément d'enquête" un centre historique qu'il est très fier d'avoir rendu aux piétons et aux cyclistes. Au débouché du cours Victor-Hugo, certaines artères à double sens sont devenues des rues à sens unique, avec une voie vélos et une voie voitures… de fait peu nombreuses ce matin-là, c'est autant de "congestion en moins", se félicite l'élu.

"Si on veut fluidifier le trafic, il faut mettre en place des alternatives. Ces alternatives comme le bus, comme les voies vélos, elles vont forcément être obligées de prendre la place de la voiture… Il n'y a pas d'autre espace."

Didier Jeanjean, adjoint au maire de Bordeaux chargé de la nature en ville et des quartiers apaisés,

dans "Complément d'enquête"

Un nouveau partage de la ville au détriment des automobilistes ? L'élu ne peut pas igorer les difficultés qu'ils rencontrent : grâce aux quelque 300 caméras qui équipent le Centre de supervision urbain, il a sous les yeux les embouteillages quotidiens porte de Bourgogne ou sur les quais longeant la Garonne...

La ville la plus embouteillée de France ?

L'adjoint au maire dit comprendre la grogne des automobilistes, mais défend un bilan selon lui positif : "Le partage de la route fonctionne. Nous avons plus de gens dans les bus, plus de gens à vélo, moins de voitures en ville, et le temps de parcours est stable". Selon Didier Jeanjean, sur les cinq dernières années, le trafic aurait diminué de 17% dans le centre-ville. Pourtant, une étude récente du fabricant de système de navigation GPS TomTom classe Bordeaux comme la ville la plus embouteillée de France, avec une moyenne de 113 heures perdues chaque année dans les bouchons.

La mairie conteste ces chiffres, mais les automobilistes ont leur point de vue. " A partir du moment où on arrive à l'hypercentre, ça devient vite saturé", soupire l'un d'eux, pour qui la situation s'est même "détériorée". Un autre affirme mettre désormais trois quarts d'heure pour rentrer chez lui à Bègles, à moins de 3 kilomètres, un trajet qui lui prenait à peine 20 minutes...

Extrait de "Vélos, voitures : c'est ma route, ma bataille !", à voir dans "Complément d'enquête" le 4 septembre 2025.

> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de Franceinfo, rubrique "Magazines(Nouvelle fenêtre) ".

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.