Vidéo Comment Jean-Luc Mélenchon a profité des législatives anticipées de juin 2024 pour lancer l'opération "grand nettoyage" à LFI

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Article rédigé par France 2
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Dans cet extrait de "Complément d'enquête" consacré à Jean-Luc Mélenchon, voici comment le leader Insoumis a profité des législatives anticipées de juin 2024 pour régler ses comptes, et éliminer les voix dissonantes à l'intérieur de La France insoumise.

9 juin 2024 : Emmanuel Macron dissout l'Assemblée nationale. L'extrême droite vient de remporter largement les élections européennes et se retrouve aux portes du pouvoir. Face à ce péril, et malgré de très fortes tensions avec La France insoumise, une union des gauches se recrée à la hâte. Après la NUPES, place au NFP, le Nouveau Front populaire.

Dans cet extrait de "Complément d'enquête" consacré à Jean-Luc Mélenchon, voici comment le leader Insoumis a profité de ces législatives anticipées pour régler ses comptes. Malgré l'accord du NFP, les investitures de Raquel Garrido, Alexis Corbière et Danielle Simonnet ne sont pas renouvelées par l'état-major de LFI. Exit les députés qui avaient exprimé certains désaccords... 

A la veille de déposer leurs candidatures, ces figures historiques du mouvement découvrent avec stupeur qu'elles ne sont pas investies. "On vous dégage, on met quelqu'un d'autre… sans plus d'explications." (Alexis Corbière) "Pas de son, pas de lumière, pas de communication. Rien !" (Danielle Simonnet) "C'est une purge." (Raquel Garrido)

"C'est un peu le Parrain, Jean-Luc Mélenchon"

      Au sein du NFP, même sidération, poursuit Raquel Garrido. "Marine Tondelier est ulcérée, Olivier Faure est ulcéré. Tout le monde est ulcéré. Ils ont mis une énergie folle à obtenir l'accord, et ils se disent 'Ça y est, c'est le sabotage'." Mais est-ce vraiment un sabotage ? 

      Interrogé par "Complément d'enquête", l'ancien compagnon de route du leader Insoumis François Cocq analyse : 'Il ne faut pas sous-estimer Jean-Luc Mélenchon. Il sait ce qu'il fait."

      Cette "purge" "il fallait [la] faire dans ce moment qui invisibilisait plus la tambouille interne. (...) Et donc là, il se dit 'Dans ce moment de grande activité politique, c'est le moment ou jamais de le faire.' Parce que de toute façon, il devra le faire. Il ne peut pas se permettre de laisser passer", affirme l'essayiste (il a quitté le mouvement en 2019). Et d'ajouter : "C'est un peu le Parrain, Jean-Luc Mélenchon, sur certains de ces aspects-là..."

      "Un petit message sicilien"

        "Ça peut arriver à n'importe qui, personne n'est protégé", estime Alexis Corbière, fidèle lieutenant d'hier qui aujourd'hui a quitté le mouvement, ajoutant qu'il s'agit d'un "petit message sicilien". Pour lui, aucun doute : "Une telle décision, qui n'est pas sans conséquences, ne peut être que validée par Jean-Luc Mélenchon."

        De son côté, Manuel Bompard souligne que le leader de LFI "n'est pas membre du comité électoral" et "n'était pas à l'initiative de cette décision". Etait-ce une bonne décision ? "Personnellement, je pense que oui", conclut-il.

        Déception pour les uns ("Jean-Luc Mélenchon, je l'ai rencontré le 2 avril 1996, confie Alexis Corbière.  Quand même... même pas un habillage d'explication"), "strictement aucun regret" pour les autres... En tout cas, voilà Jean-Luc Mélenchon débarrassé des voix dissonantes à l'intérieur de son mouvement.

          Extrait de "Jean-Luc Mélenchon : la lutte finale ?", diffusé dans "Complément d'enquête" le 24 avril à 23 heures sur France 2 et france.tv.

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