: Vidéo "Ouvrez les yeux !" Le message à Vladimir Poutine d'un ancien combattant de la milice Wagner
"Je regrette d'avoir participé à cette guerre, je demande pardon aux Ukrainiens." Ce jeune Russe interviewé par "Complément d'enquête" aurait combattu pendant quatre mois dans l'organisation paramilitaire Wagner avant de prendre la fuite. Il affirme être en mesure de témoigner de crimes de guerre commis en Ukraine par les membres de cette milice privée au service de Vladimir Poutine.
Il serait le premier déserteur de la milice paramilitaire russe Wagner. Il a raconté à "Complément d'enquête" comment il aurait quitté la Russie en franchissant clandestinement la frontière norvégienne dans la nuit du 12 au 13 janvier 2023, après avoir combattu pendant quatre mois sur le sol ukrainien. "Les gardes-frontières se sont lancés à ma poursuite. Ils ont tiré deux fois dans ma direction et j'ai couru sur la rivière qui était gelée", a expliqué Andreï Medvedev, 26 ans.
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Pourquoi avoir accepté cette interview, diffusée le 16 février après un document sur la traque des criminels de guerre en Ukraine ? "Parce que j’ai des choses à révéler", répond celui qui se présente comme un ancien mercenaire, attiré par la solde (bien supérieure chez Wagner à celle de l'armée régulière), et la réputation d'efficacité du groupe en Russie... Aujourd'hui, le plus important pour lui, assure-t-il, "c’est d’aider à ce que les personnes responsables de certains actes qui se passent en Ukraine soient quand même jugées un jour".
Passages à tabac, exécution sommaire…
Des atrocités, il en aurait vu "plus d'une fois" – par exemple ce viol collectif qu'il soupçonne d'avoir été commis au quartier des officiers, où il a trouvé "des jeunes filles en larmes" en présence d'un commandement ivre. Mais selon ses explications, il ne peut en témoigner que devant la police criminelle norvégienne (qui participe à l'enquête internationale sur les crimes de guerre actuellement en cours).
Au sein de la milice paramilitaire, il affirme avoir été témoin de "passages à tabac de combattants de Wagner qui (....) avaient juste mal répondu à leur commandant" ou encore de l'exécution sommaire de deux soldats ayant refusé d’obéir aux ordres.
"Les gradés ont dit que c’était des froussards, et ils ont annoncé : "Voilà ce que l’on fait aux traîtres en temps de guerre"… Ils les ont fusillés devant nous."
Andreï Medvedev, ancien combattant de la milice Wagner en Ukrainedans une interview à "Complément d'enquête"
Lui-même aurait été frappé et enfermé pendant trois jours dans un container sans manger ni boire, après avoir protesté contre "des ordres débiles, comme envoyer des hommes armés de mitraillettes face à des chars".
Prigojine ? "C'est un malade"
Dirait-il que les combattants de Wagner, cette organisation paramilitaire privée qui recrute notamment des détenus pour les envoyer sur le front ukrainien, ne sont que de la chair à canon ? "Oui, c'est comme ça que ça s'appelle", confirme Andreï Medvedev. Quant à leur chef, Evgueni Prigojine, pour lui, "c'est un malade", à qui "Vladimir Poutine a laissé trop de liberté".
A ses dires, Andreï Medvedev dirigeait (pour le prouver, il n'a que la photo d'une plaque avec un matricule) un petit groupe de miliciens Wagner, engagé dans les combats qui ont fait rage aux alentours de Bakhmout, ville du Donbass devenue un enjeu pour le groupe paramilitaire. "On nous a fait croire qu'elle avait été offerte à Wagner, et qu'il fallait que Wagner en prenne le contrôle", explique-t-il. Selon lui, la mission dépassait leurs capacités.
"Ce qui s'est vraiment passé à Bakhmout, c’est qu’on a été obligé de marcher littéralement sur nos cadavres."
Andreï Medvedevà "Complément d'enquête"
Actuellement réfugié à Oslo, Andreï Medvedev dit se sentir en relative sécurité malgré "certaines craintes" quant à des personnes qui pourraient vouloir le faire taire… Parmi lesquelles "le patron de Wagner (lequel accuse Andreï Medvedev d'avoir tenté de maltraiter des prisonniers et le qualifie de "dangereux") , le président de la Fédération de Russie, certains députés de l’Assemblée Fédérale, peut-être des gens proches du pouvoir. Et puis certains fans de Wagner"...
Une interview réalisée par Complément d'enquête", diffusée en intégralité le 16 février 2023 dans le cadre de la soirée "Ukraine, une guerre sans fin ?".
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