Vidéo Avec son association SADA, du nom de son petit frère mort poignardé, il s'est fait la voix de la prévention contre les rixes au couteau

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Article rédigé par France 2
France Télévisions

Depuis 2020, il parcourt le pays pour sensibiliser les jeunes à un phénomène inquiétant : ces rixes au couteau de plus en plus fréquentes aux abords des établissements scolaires, parfois mortelles. "Envoyé spécial" a suivi Adama Camara lors d'une intervention auprès de collégiens, dans une ville particulièrement touchée par ce fléau.

Nantes, Nîmes, Perpignan... depuis quelques mois, pas un jour sans un incident grave en lien avec une agression au couteau. L'Ile-de-France serait la région du pays la plus concernée par ce fléau. Entre 2023 et 2024, 130 attaques à l'arme blanche y ont été commises dans des établissements scolaires, selon la préfecture de police de Paris. Le département de l'Essonne serait l'un des plus meurtris. Le 25 mars dernier, Sékou, un garçon de 17 ans sans histoires, a été mortellement poignardé devant le lycée Louis-Armand de Yerres. Il aurait été victime d'une rivalité de quartiers.

Lors de la marche blanche en sa mémoire organisée à Brunoy, la famille a fait appel à Adama Camara, nouvelle voix de la prévention contre les rixes au couteau. Après la mort de son petit frère, tué en 2011 à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), il a donné son nom, Sada, à une association : "Solidaires agissons dès aujourd'hui".

"Qui connaît cette phrase : 'Quand c'est un 9, je cours pas, quand c'est un 13, je cours' ? On parle du couteau Opinel... Aujourd'hui, beaucoup de jeunes l'utilisent."

Adama Camara, fondateur de l'association SADA (Solidaires agissons dès aujourd'hui)

lors d'une action de prévention devant une classe de 3e

Depuis cinq ans, Adama Camara parcourt le pays pour sensibiliser collégiens et lycéens. Ce jour-là, "Envoyé spécial" l'a suivi dans une classe de troisième d'un collège de Corbeil-Essonne. La ville est régulièrement confrontée à ces rixes, alors les élèves sont familiarisés avec ces situations, comme avec les vidéos d'agressions qui tournent sur Snapchat... Adama met en scène avec eux le rendez-vous qui précède une confrontation. Si celle-ci tourne mal, qui parmi eux sait qu'à 15 ans, on a l'âge d'aller dormir en prison ? Seule une poignée d'adolescents sont conscients qu'à partir de 13 ans, ils sont responsables pénalement.

Le trentenaire, lui, sait de quoi il parle. Adama Camara revient de loin. Après le décès de Sada, 18 ans, "je lui ai fait une mauvaise promesse : en tant que grand frère, je n'ai pas su te protéger, mais tôt ou tard, je vais te venger", raconte-t-il aux jeunes. Trois ans plus tard, en 2014, il tire sur le frère du meurtrier. Grièvement blessé, celui-ci a survécu et Adama a été condamné à huit ans de prison. C'est durant son incarcération qu'il a décidé de se tourner vers la prévention...

Extrait de "Coups de couteaux chez les ados", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 15 mai 2025.

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