Vidéo "On pourrait travailler de 7 heures à minuit tous les jours" : face à la pénurie de dermatologues, des praticiens débordés

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Article rédigé par France 2
France Télévisions

Où sont passés les dermatologues ? Face aux longs délais d'attente, un patient sur deux aurait renoncé à prendre rendez-vous chez un spécialiste de la peau. "Envoyé spécial" se penche sur cette pénurie et ses conséquences.

Acné, dermatite, grain de beauté suspect… Autant de raisons, parfois urgentes, de consulter un spécialiste de la peau. Mais il faut attendre si longtemps pour obtenir un rendez-vous qu'un Français sur deux y renoncerait. Où sont passés les dermatologues ? Pour un accès aux soins correct, on estime qu'il en faudrait au moins 5 pour 100 000 habitants, rappelle "Envoyé spécial" dans son reportage diffusé jeudi 20 février. Pire, selon le Conseil national de l'Ordre des médecins, il n'y en a plus aucun en activité régulière dans quatre départements (l'Indre, la Nièvre, l'Ariège et la Lozère).

Ces quinze dernières années, de nombreux dermatologues qui sont partis à la retraite n'ont pas été remplacés, faute de jeunes médecins. Après des années de numerus clausus, des postes d'internes supplémentaires en dermatologie commencent lentement à être ouverts : il y en a eu 94 en 2024. Mais il en faudrait au moins 125 par an pour compenser les départs en retraite et répondre aux besoins des patients. Par ailleurs, parmi les professionnels qui restent, combien privilégient l'esthétique au détriment du médical ? Avec quelles conséquences pour la santé des Français ?

Un afflux de demandes difficiles à gérer

A Beaune, en Côte-d'Or, Anne Gresset-Chaussade est confrontée, comme toute la profession, à un afflux de demandes difficiles à gérer. La dermatologue limite les actes esthétiques qu'elle pratique à environ 45 minutes par jour. A la différence de beaucoup de ses consœurs et confrères, elle accepte encore les nouveaux patients, mais se dit débordée. "On pourrait travailler de 7 heures du matin à minuit, témoigne-t-elle. Vous pouvez même faire de la téléconsultation, vous avez une demande qui tombe toutes les cinq minutes… On est arrivé à un niveau de saturation, c'est un peu comme si on voulait arrêter un cours d'eau avec des brindilles."

Face à la pénurie, la dermatologue rend également des avis à distance, en téléexpertise : chaque jour, elle étudie une vingtaine de cas envoyés par les médecins traitants, avec photos et texte explicatif. Elle a aussi créé une page Facebook pour aider les généralistes à reconnaître les pathologies de la peau les plus courantes. Mais tout cela ne l'empêche pas, vu le nombre de patients, de redouter de passer un jour à côté de quelque chose de grave…

Extrait de "Où sont passés les dermatos ?", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" jeudi 20 février.

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