Vidéo Une bibliothèque construite à cheval sur la frontière entre le Canada et les Etats-Unis devient le théâtre de leur divorce

Publié le 17/04/2025 11:30

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Aux confins du Maine et du Vermont américains, cette bibliothèque unique au monde fait la fierté de la petite ville québécoise de Stanstead : elle est traversée en son centre par une frontière internationale. Un parfait symbole de paix et de coopération... jusqu'à l'arrivée d'une ministre de Donald Trump. "Envoyé spécial" s'est rendu sur place.

Quel meilleur symbole d'amitié et de coopération entre les peuples qu'une bibliothèque posée à cheval sur une frontière ? C'était le cas, depuis son inauguration il y a cent vingt ans, de celle de Stanstead, petite ville québécoise aux confins du Maine et du Vermont américains. Malheureusement, cette amitié incarnée par la bibliothèque Haskell est aujourd'hui mise à mal par les attaques de Donald Trump.

La présidente du conseil d'administration de la bibliothèque, Sylvie Boudreau, a donné rendez-vous à "Envoyé spécial" devant l'entrée principale de l'établissement… aux Etats-Unis. Jusqu'ici, tout le monde pouvait accéder à la bibliothèque Haskell par cette porte située côté américain, sans aucun contrôle.

En mars 2025, les autorités américaines ont décrété que cet accès serait désormais interdit aux citoyens canadiens. Depuis, le US Border Patrol, la police aux frontières des Etats-Unis, a renforcé les contrôles visant les trafiquants ou les migrants qui tenteraient de traverser la frontière illégalement. Ce durcissement sécuritaire ferait suite à la visite d'une représentante du gouvernement américain.

"Une provocation"

C'était le 30 janvier 2025. "La délégation de Mme Kristi Noem est arrivée ici, avec tout son entourage…", raconte Sylvie Boudreau, visiblement encore sous le choc. Kristi Noem a été nommée secrétaire de la Sécurité intérieure par Donald Trump dont elle est proche. Et comme son mentor, elle est coutumière des provocations.

En sortant de la bibliothèque, la ministre américaine a enjambé le ruban adhésif noir collé au sol pour matérialiser la particularité de l'endroit, cette frontière qui le traverse. "Un symbole d'unité, pas de séparation", précise Sylvie Boudreau. Côté américain, Kristi Noem a déclaré : "USA number one" ("Les Etats-Unis numéro un"). Puis, revenant du côté canadien : "51st State" ("51e Etat"), conformément aux velléités de Donald Trump d'annexer le Canada. "Un manque de respect total" qui a mis très en colère le personnel de la bibliothèque et ses habitués. Pour qu'ils puissent continuer à accéder librement à ce lieu de culture, une autre entrée a été aménagée côté canadien.

Extrait de "Canada / USA, la guerre des voisins", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 17 avril 2025.

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