Vidéo Auschwitz : face à des selfies inappropriés, le Mémorial demande le respect de la mémoire des victimes

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Article rédigé par France 2
France Télévisions

Près de 80 ans après sa libération, le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, transformé en musée et lieu de mémoire, fait le plein de visiteurs. Malgré le poids de l'histoire, certains agissent de manière inappropriée.

Il y a 80 ans, le 27 janvier 1945, l’Armée rouge libérait le camp de concentration et d'extermination d’Auschwitz-Birkenau dans lequel plus d’un million de personnes, en grande majorité juives, ont été assassinées entre 1940 et 1945.

Aujourd’hui, Auschwitz est devenu un musée et un lieu de mémoire classé au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est le seul camp de la mort à avoir conservé des traces visibles de la "solution finale" organisée par les nazis. Près de 2 millions de visiteurs s’y sont rendus en 2024 et ont vu les chaussures et les valises entassées des déportés dans les blocks, la première chambre à gaz du camp et les fours crématoires.

Une visite éprouvante pour la plupart des visiteurs. Mais, avec la hausse de la fréquentation, les smartphones et les réseaux sociaux, le Mémorial d’Auschwitz fait aussi face à des comportements inappropriés : des selfies montrant des poses lascives et des sourires éclatants face au coucher du soleil devant l’entrée du camp sont régulièrement postés. Dans un tweet récent, le Mémorial a dû rappeler la nécessité de respecter la mémoire des victimes.

"Ce n'est pas un simple musée, c'est surtout un gigantesque cimetière"

Un sujet que connaît bien Dorota Kuczynska, guide conférencière au musée depuis vingt-sept ans. Devant un de ces selfies, elle réagit : "La fille est bien souriante, je pense qu’elle n’a pas tout compris (…). Ce n’est pas un simple musée, c’est surtout un gigantesque cimetière."

Pourtant, selon elle, peu importent les moyens, le plus important est de perpétuer le devoir de mémoire : "Il faut penser aussi à la jeunesse d’aujourd’hui, ce n’est pas la jeunesse d’il y a 20 ou 30 ans. Cette personne qui est derrière moi, elle a eu la chance, la possibilité de venir ici. Mais peut-être que ses amis, ses connaissances ne pourront jamais venir ici. Alors se photographier oui, mais avec beaucoup de respect, même en prenant un selfie, c’est une façon d’éduquer les gens."

Extrait de "Auschwitz : les gardiens de la mémoire", diffusé dans "Nous, les Européens" le 16 janvier 2025.

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