Déficit du système des retraites : "On ne peut plus rester sur le système par répartition", estime le président du groupe Union centriste au Sénat

Le déficit du système des retraites atteindra près de 15 milliards d'euros en 2035, estime la Cour des comptes dans un rapport commandé par Matignon.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Hervé Marseille, président du groupe Union centriste au Sénat, était l'invité de franceinfo soir le 20 février 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Hervé Marseille, président du groupe Union centriste au Sénat, était l'invité de franceinfo soir le 20 février 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Chacun a une méthode de calcul différente qui aboutit à des résultats différents", réagit jeudi 20 février sur franceinfo, Hervé Marseille, sénateur des Hauts-de-Seine et président de l'UDI, après que la Cour des comptes a remis son rapport à François Bayrou sur le déficit du système des retraites.

La Cour des comptes prévoit un déficit autour de 6,6 milliards dès cette année, mais stable jusqu’en 2030, avant une dégradation continue qui atteindra environ 30 milliards d’euros en 2045. De son côté, François Bayrou évoquait en janvier dernier, dans son discours de politique générale, un déficit entre 45 et 55 milliards d’euros. 

"On va couper court. On a demandé à la Cour des comptes de faire cette mission flash pour donner des critères, donc prenons les critères de la Cour des comptes. Le résultat est quand même qu’on est en déficit, et qu’en 2045, on aura 30 milliards d’euros de déficit", note le président du groupe Union centriste au Sénat. 

Revenir sur l'âge légal de départ à la retraite fixé à 64 ans est ainsi une mauvaise idée ? "Bien sûr, estime Hervé Marseille. Les chiffres le prouvent. Cette réforme [de 2023] est déjà elle-même insuffisante. Il va donc falloir réfléchir et c’est ce que vont faire les partenaires sociaux. J’espère qu’ils pourront aboutir à des propositions qui nous permettront d’avoir des avancées. En fait, la vraie avancée, ce sera à l’élection présidentielle parce que là, en 2027, il faudra que les propositions des candidats permettent d’y voir clair. Parce qu’on ne peut plus rester sur le système par répartition. La démographie ne le permet plus".

"Il va falloir passer à au moins 3,5%" du PIB pour le budget de la défense

"Il faut qu’on se prenne davantage en charge, cela veut dire investir davantage et cela implique des sacrifices supplémentaires", déclare Hervé Marseille  alors qu’Emmanuel Macron a évoqué devant les partis, réunis ce jeudi matin à l’Elysée, l’idée de passer de 2,1% à 5% du PIB les dépenses militaires de la France, si les Etats-Unis décidaient de ne plus protéger l’Europe via l’Otan. "La France a une place particulière parce que la France est le seul pays européen, à part l’Angleterre qui n’est plus dans l’Union européenne, à disposer de l’arme atomique. Elle pèse plus que les autres mais nous devons faire un effort de défense commun", a rappelé le président de l'UDI.

"Cela veut dire qu'il faut faire des sacrifices budgétaires et ce, à un moment où la situation budgétaire du pays n’est pas facile", explique Hervé Marseille. "Quand on voit les efforts de défense qui sont faits dans le monde, singulièrement en Russie et dans les autres pays européens, il va falloir que nous augmentons" nos dépenses de défense, estime le sénateur. "Nous l'avons déjà beaucoup fait. Nous sommes à 2% du PIB" ce qui représente 50 milliards d'euros, "et il va falloir passer à au moins 3,5%", conclut le président de l'UDI. 

Revoir l'émission en intégralité : 

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.