Frappes israéliennes en Iran : "C'est le début d'une forme d'escalade, car personne ne pense qu'on va en rester là", estime Bruno Tertrais de la Fondation pour la recherche stratégique

Invité de franceinfo soir vendredi, le directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique livre son analyse après les raids d'Israël contre l'Iran.

Article rédigé par franceinfo
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Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), le 1er septembre 2022. (ALAIN JOCARD / AFP)
Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), le 1er septembre 2022. (ALAIN JOCARD / AFP)

"C'est le début d'une forme d'escalade, car personne ne pense qu'on va en rester là", estime, vendredi 13 juin, l'invité de franceinfo soir, Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique. Les frappes massives d'Israël vendredi sur des sites militaires et nucléaires de l'Iran ont fait au moins 18 morts et 35 blessés dans le nord-ouest du pays, selon l'agence de presse officielle iranienne Irna.

Bruno Tertrais rappelle qu'Israël "lui-même a averti qu'il s'agissait du début de son offensive et que l'Iran va se sentir obligée de riposter d'une manière ou d'une autre". Cependant, celui qui est aussi conseiller géopolitique à l'Institut Montaigne estime que la guerre ouverte entre les deux pays "avait déjà commencé l'an dernier lorsque, pour la première fois, Israël avait attaqué le territoire iranien depuis Israël et l'Iran avait fait pleuvoir des missiles et des drones par centaines sur le territoire israélien."

"Les moyens de l'Iran sont beaucoup plus limités"

Mais comment l'Iran va pouvoir riposter ? "Ses moyens sont beaucoup plus limités qu'ils l'étaient il y a encore un an", déclare Bruno Tertrais. "Et puis surtout, Israël a montré, l'an dernier, que les défenses aériennes de l'Iran étaient en fait assez faibles. Et donc, l'Iran sait aussi qu'Israël peut continuer à riposter."

"On ne peut pas résumer cette opération à un coup de Benyamin Nétanyahou", souligne le directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique. Premièrement, parce qu'il "ne pouvait pas décider ça tout seul". "Il faut rappeler que le Premier ministre israélien a beaucoup moins de pouvoirs pour ce type d'opération qu'un président français.". Et aussi parce que le programme nucléaire iranien est "une obsession de l'appareil politico-militaire israélien depuis littéralement 20 ans".

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