Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron est "dans une situation largement confortable" à deux jours du second tour, selon Ipsos

"Emmanuel Macron se trouve dans une situation largement confortable" pour le second tour de l'élection présidentielle, a estimé vendredi 22 avril sur franceinfo Stéphane Zumsteeg, directeur du département opinion et politique d’Ipsos, alors que le dernier sondage Ipsos - Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien - Aujourd'hui en France donne 14 points d'avance au président-candidat face à Marine Le Pen. Emmanuel Macron est crédité de 57% d'intentions de vote contre 43% à sa concurrente du Rassemblement national.

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"On a longtemps parlé de la fin du plafond de verre concernant le RN et sa présidente Marine Le Pen, souligne Stéphane Zumsteeg. "On voit bien que, en dépit de sa bonne performance du premier tour, elle continue malgré tout d'inquiéter une partie des Français." Dans les derniers mois, il a beaucoup été dit "qu'elle avait réussi à polir son image, à apparaître plus humaine, plus proche des préoccupations. C'est vrai, admet le sondeur. En revanche, quand on aborde le programme et quand on interroge les Français à ce sujet, on voit bien qu'elle continue de susciter un certain nombre de doutes quant à sa capacité à gouverner le pays."

Stéphane Zumsteeg note que la candidate RN "a fait de très gros progrès en cinq ans", depuis la présidentielle 2017. "Elle s'est relevée de son débat catastrophique" de 2017. "Elle a pu survivre, se reconstruire politiquement." Il note également qu'elle a pu "enjamber l'épisode Éric Zemmour" qui, à la fin de l'été 2021, "pesait autant qu'elle". Marine Le Pen a aussi "survécu aux épisodes ralliements-trahisons" de ses cadres. Pour Stéphane Zumsteeg, la candidate du RN "a réalisé malgré tout une très belle performance de premier tour".

Un "message" à Emmanuel Macron 

Cette élection présidentielle lancera "un message" à Emmanuel Macron s'il est réélu dimanche 24 avril, estime Stéphane Zumsteeg. "La droite radicale ou l'extrême droite continue de progresser." Pour le sondeur, il y a "de plus en plus un électorat populaire qui autrefois pouvait voter pour la gauche, ou des gens qui avaient abandonné la politique en s'abstenant scrutin après scrutin, qui sont revenus à la politique, qui participent aux élections. Et souvent, c'est en faveur du Rassemblement national."

Le directeur du Département opinion et politique d’Ipsos estime par ailleurs que les abstentionnistes "jouent un rôle" dans cette élection. Ils font "partie du réservoir" de votes pour les deux candidats. Entre "un front républicain et un font anti-Macron", le but est "d'accrocher une partie de ce quart de Français qui ne votent plus".

Stéphane Zumsteeg souligne enfin que "le troisième tour" de l'élection "a déjà démarré" ou en tous cas "commence dimanche à 20h01". Ce troisième tour sera "législatif dans quelques semaines". Mais il y aura aussi "un troisième tour social". Pour le directeur du département opinion et politique d’Ipsos, "il n'est pas impossible que, très vite, des mouvements sociaux, notamment autour de la réforme des retraites, se développent en France".