Sommet mondial sur l'IA : "Nous sommes dans la course et nous avons l'intention d'y rester", assure Clara Chappaz, ministre de l'Intelligence artificielle et du Numérique

Clara Chappaz, ministre de l'Intelligence artificielle et du Numérique était l'invitée de "franceinfo soir", vendredi 7 février.

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Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence Artificielle et du Numérique. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)
Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence Artificielle et du Numérique. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Nous sommes dans la course" à l'intelligence artificielle "et nous avons bien attention d'y rester", a assuré, vendredi 7 février, sur franceinfo Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l'Intelligence artificielle et du Numérique, alors que le Sommet mondial sur l’intelligence artificielle (IA) se tient à Paris jusqu'au 11 février.

La ministre évoque "le réveil" de l'Union européenne. Elle se dit assurée de la capacité de la France à "rivaliser" en matière d'IA face aux États-Unis et au projet Stargate de 500 milliards d'euros annoncé par le président Donald Trump, et face à la Chine. Elle en veut pour preuve l'annonce d'Emmanuel Macron d'un partenariat avec les Émirats arabes unis sur un projet de centres de données : "Les Emirats ont choisi la France, ça montre notre attractivité. Ils vont mettre plus de 30 milliards d'euros." La ministre promet aussi qu'un "certain nombre d'annonces seront faites dans le cadre du sommet".

La France est "capable d'investir"

Clara Chappaz égraine les mesures dont la France est "capable" de prendre pour développer le secteur de l'IA : "Elle est capable d'investir pour soutenir les talents : 360 millions d'euros dans les 'IA clusters' qui forment 100 000 personnes par an à l'intelligence artificielle. Elle est capable d'investir, grâce à notre énergie verte et décarbonée, dans des datacenters publics pour nos chercheurs. Elle est capable aussi d'accompagner les entreprises à adopter cette technologie, avec 400 millions d'euros. Elle est capable aussi d'utiliser l'IA pour transformer les services publics, notamment France Travail."

La ministre rappelle aussi que "l'intelligence artificielle, c'est une technologie qui est déjà dans notre quotidien". "Quand vous demandez à votre téléphone portable de vous guider sur un trajet, quand une application vous recommande un titre musical qui pourrait vous plaire", énumère Clara Chappaz. "L'intelligence artificielle, c'est aussi ce qui permet à nos chercheurs d'accélérer la recherche pour trouver des médicaments contre le cancer. Tout ça aura un impact dans notre vie quotidienne."

Sensibiliser "deux millions de Français d'ici 2027"

Selon un baromètre Ifop, 79% des Français se disent inquiets vis-à-vis de l'émergence des intelligences génératives. Une "question fondamentale" d'après la ministre qui considère que "comme avec toute nouvelle technologie, c'est normal d'avoir de l'appréhension". Elle souhaite "créer de la vraie appropriation de l'intelligence artificielle" grâce à des "cafés IA", des espaces de discussions, pour sensibiliser "deux millions de Français d'ici 2027" à l'IA.

Concernant l'IA à l'école, au lendemain de l'annonce d'Elisabeth Borne, ministre de l'Éducation, de formations pour les élèves de 4e et 3e dès 2025, Clara Chappaz estime que "c'est une bonne chose que les lycéens utilisent l'IA, mais il faut les accompagner". Elle évoque aussi l'accompagnement concernant les risques de pertes d'emplois à cause de l'IA. "C'est absolument important qu'on puisse adapter les formations et s'assurer que chacun puisse tirer le bénéfice de l'IA", estime la ministre.

Interrogée sur l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris sur le fonctionnement du réseau social X, propriété d'Elon Musk après le signalement d'un député dénonçant les algorithmes biaisés, Clara Chappaz "salue" l'initiative et rappelle que "la Commission européenne a ouvert une enquête sur les algorithmes et sur un certain type de pratiques de ce réseau" et promet que si les plateformes ne respectent pas leurs obligations, "elles seront sanctionnées".

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