"L'Etat est complice de ces crimes de masse que sont les viols", juge Caroline De Haas
La militante féministe, invitée mardi de franceinfo, a réclamé une formation de la justice, de la police, des gendarmes, des hôpitaux, nécessaire, dit-elle, pour mieux accueillir les victimes de violences sexuelles.
Caroline De Haas, militante féministe, invitée mardi 13 février de franceinfo, a estimé que "plus de 200 viols par jour se produisaient en France", et que "2% seulement des violeurs seront condamnés". "On est dans une méconnaissance de l'ampleur des violences. L'Etat est complice, de fait, de ces crimes de masse que sont les viols, parce que l'on sait comment faire pour les arrêter et on ne le fait pas. On ne met pas les moyens sur la table", a déclaré l'ex-conseillère au ministère des Droits des femmes entre 2012 et 2013.
Selon Caroline De Haas, "la justice, les commissariats, les gendarmeries, les hôpitaux ne font pas leur travail en France, en matière de violences sexistes et sexuelles". La militante a pris l'exemple de difficultés qui lui ont été signalées pour une jeune fille de 17 ans voulant porter plainte pour viol à Paris. "Trois commissariats lui ont envoyé le message qu'elle l'a bien cherché, que c'est de sa faute et qu'elle a bien aimé ça", a-t-elle relaté.
Caroline De Haas demande une formation spécifique pour l'ensemble des secteurs qu'elle a cité, "justice, police, justice, hôpitaux".
Les violences sexuelles et sexistes mal prises en compte
Interrogée sur le procès à Pontoise, d'un homme de 28 ans jugé pour avoir eu une relation sexuelle avec une enfant de 11 ans, la militante féministe et fondatrice d'une société de conseil en égalité professionnelle, y voit "le signe, encore, que notre pays a un sérieux problème avec la prise en compte des violences sexistes et sexuelles". Au sujet d'un projet de loi prévoyant un âge minimal de consentement, Emmanuel macron s'est prononcé, à titre personnel, pour l'âge de 15 ans. "Il est bien de donner une limite comme indication à la police, mais il ne faut pas que cette limite soit irréfragable. Il y a des jeunes femmes de 14 ans qui s'éclatent avec des mecs de 18 ans et tant mieux pour elles", a commenté Caroline De Haas.
Par ailleurs, la militante a insisté sur la nécessité de "former les professionnels et les élèves à un brevet contre les violences sexuelles".
La défense de l'Ebdo
Caroline De Haas a défendu le travail des journalistes, dans l'enquête publiée par l'Ebdo sur Nicolas Hulot. "Je n'appelle pas ça des rumeurs, j'appelle ça des informations. Il y a des informations qui sont remontées au journaliste de l'Ebdo comme à de nombreux journalistes. Il y a des informations qui me sont remontées sur le fait que Nicolas Hulot avait un comportement avec les femmes qui n'était pas un comportement de respect", a-t-elle expliqué. Cet article a révélé que le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, avait fait l'objet d'une plainte en 2008 pour fait de viol. Les faits étant prescrits, il n'y a pas eu de suites judiciaires.
La fondatrice de l'association "Osez le féminisme" a expliqué sa façon d'agir, en tant que militante. "Soit les victimes viennent à moi, c'est ce qui s'est passé avec l'affaire Darmanin, la victime m'a fait passer des dossiers, a indiqué Caroline de Haas. Soit, quand j'entends ces informations, je les fais remonter à la justice ou à des personnes qui enquêtent, de manière qu'elles puissent aller vérifier."
À ceux qui critiquent l'enquête de l'Ebdo, Caroline De Haas a répliqué : "Vous pensez un seul instant que vos confrères de l'Ebdo auraient sorti ce papier s'ils n'estimaient pas qu'il y avait un faisceau d'indices suffisants ? (...) La journaliste de l'Ebdo a dit qu'il y avait d'autres femmes qui avaient appelé la rédaction pour témoigner. Je ne pense pas que cela va s'arrêter là."
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