François Bayrou "ouvert" à réexaminer la suppression de jours fériés : "Il y a d’autres manières d’encourager à produire plus", selon la ministre Amélie de Montchalin

Amélie de Montchalin, ministre chargée des comptes publics, propose "qu'une partie des cotisations sur le travail payées par les entreprises, les salariés et les fonctionnaires soit répartie sur toutes les richesses".

Article rédigé par franceinfo
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Amélie de Montchalin, ministre chargée des comptes publics, était l'invitée du "8h30 franceinfo" mercredi 3 septembre. (FRANCEINFO/RADIOFRANCE)
Amélie de Montchalin, ministre chargée des comptes publics, était l'invitée du "8h30 franceinfo" mercredi 3 septembre. (FRANCEINFO/RADIOFRANCE)

François Bayrou s'est dit "prêt à examiner toute solution" autre que la suppression des jours fériés, à cinq jours du vote de confiance à l'Assemblée nationale, Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, estime mercredi 3 septembre sur franceinfo qu'"il y a évidemment plein d'autres manières d'encourager à produire plus". Le Premier ministre propose de supprimer le lundi de Pâques et le 8-Mai afin de contribuer au redressement des finances publiques dans le cadre du budget 2026. Il estime que ces deux jours peuvent être ôtés sans perte symbolique majeure pour dégager plusieurs milliards d'euros de recettes pour l'État.

Amélie de Montchalin a rebondi sur les propos du Premier ministre en plaidant plus généralement pour une meilleure répartition de la charge fiscale en France. "Il faut que les actifs ne soient pas les seuls à financer la solidarité nationale, la santé et tous les enjeux de modèle social. On est 70 millions. On ne peut pas dire aux 30 millions d'actifs : vous payez pour tout le monde."

La ministre propose "qu'une partie des cotisations sur le travail payées par les entreprises, les salariés et les fonctionnaires soit répartie sur toutes les richesses. Toutes les richesses doivent contribuer à la solidarité nationale et au modèle social." Pour elle, les richesses visées sont parfaitement identifiées : "C'est le capital, c'est l'épargne, c'est le foncier, c'est l'héritage. Certains parlent de consommation… Ça veut dire qu'on répartit l'effort, que chacun contribue selon ses moyens."

Une baisse des rentrées fiscales compensée "par d'autres impôts"

Amélie de Montchalin détaille concrètement ce que cela pourrait changer sur une feuille de paye. "On retire des charges qui pèsent sur les entreprises pour qu'elles puissent investir et vous augmenter", et on "retire des charges qui pèsent sur les salariés pour que, directement sur votre feuille de paye, il y ait plus d'argent". La baisse des rentrées fiscales est alors compensée "par d'autres impôts : fonciers, héritage, capital, épargne, peut-être un peu de consommation".

La TVA sera-t-elle concernée ? "Peut-être, mais ce n'est pas obligé", répond Amélie de Montchalin. La ministre chargée des Comptes publics a fait son calcul : "10 milliards pour les entreprises, 10 milliards pour les salariés, c'est 20 milliards de charges. On peut les financer autrement et on peut les financer de manière plus juste. On peut les faire financer par toutes les richesses produites dans notre pays."

Les propositions de la ministre interviennent alors que le gouvernement travaille à alléger les cotisations patronales afin d'inciter les employeurs à augmenter les salaires, selon un projet de décret que franceinfo a pu consulter mardi et qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2026. Par ailleurs, Amélie de Montchalin a annoncé qu'elle travaillait avec Bercy "depuis plusieurs mois" sur un plan pour lutter contre la fraude fiscale et la suroptimisation fiscale.

Retrouver en intégralité le "8h30 franceinfo du mercredi 03 septembre 2025" :

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