Inflation, Bio, sécheresse... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Jean-Philippe André

Jean-Philippe André, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania) et président du directoire d'Haribo France, était l'invité du 8h30 franceinfo, jeudi 22 juin 2023. Inflation, sécheresse, Bio... Il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Marc Fauvelle.

Inflation : une baisse de prix de "7,5 % et 10 %" sur 200 à 300 produits

Après deux réunions avec Bercy, dont une la semaine dernière, Jean-Philippe André indique que "80 %" d'une quarantaine de grandes entreprises agroalimentaire "vont activer des leviers pour faire en sorte que dans les trois prochains mois, les prix en rayon puissent baisser sur leurs produits. 200 à 300 produits de grandes marques vont voir leurs prix baisser entre 7,5% et 10 %" de juillet à septembre.

La majorité de ces entreprises "ne peuvent pas baisser les prix de tarifs" parce qu' "il faudrait qu'il y ait correspondance dans le même temps d'une baisse des cours", des matières premières notamment. "Pour la grande majorité, on va faire des promotions spéciales", précise-t-il. "Il y a une petite musique qui circule depuis quelques mois qui, de notre côté, est assez insupportable, c'est de dire, il y aurait d'un côté ceux qui ont la compréhension de l'inflation, la compréhension des problèmes des gens et de l'autre côté, il y aurait l'industrie agroalimentaire. On est ni indifférents, ni les méchants de l'affaire", dit-il.

Sécheresse : des décrets pour la "réutilisation des eaux usées"

L'industrie agro-alimentaire "a besoin d'eau", rappelle Jean-Philippe André alors que des restrictions d'eau ont été mises en place dans plusieurs départements pour faire face à la sécheresse. Il prône "la réutilisation des eaux usées". La France utilise moins d'1 % des eaux usées contre 10% en l'Espagne. "Il faut absolument accélérer la production des décrets qui permettent" le "re-use", la réutilisation des eaux usées traitées. "Vous n'avez pas besoin d'eau potable pour un certain nombre d'opérations de nettoyage en agroalimentaire", souligne-t-il. "En faisant cela, évidemment, on ne touchera en rien au niveau de qualité que nous avons sur l'industrie agroalimentaire française", rassure-t-il.

Baisse du bio : il faut "des aides"

Les ventes de produits biologiques ont reculé assez nettement l'an dernier en France. 9 % de baisse dans les enseignes spécialisées, - 5 % dans la grande distribution. "Le bio est au cœur de la problématique aujourd'hui du consentement au prix", dit-il. Alors que beaucoup d'agriculteurs ont investi dans le bio, Jean-Philippe André demande qu'ils soient "accompagnés intelligemment, sans doute aussi par des aides", et ce, "de manière à ce qu'ils ne se désinvestissent pas alors que massivement, la société veut du bio", explique-t-il.

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