"Un autre art du pouvoir", de Jacinda Ardern, aux éditions Flammarion

Jacinda Ardern raconte les coulisses de son expérience à la tête de la Nouvelle-Zélande, qui lui avait valu une popularité mondiale.

Article rédigé par Rémi Bostsarron
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'ancienne Première ministre néo-zélandaise se confie notamment sur les difficultés liées à la maternité dans l'exercice du pouvoir. (JACINDA ARDERN / FLAMMARION)
L'ancienne Première ministre néo-zélandaise se confie notamment sur les difficultés liées à la maternité dans l'exercice du pouvoir. (JACINDA ARDERN / FLAMMARION)

Ce livre nous fait replonger dans une époque qui paraît bien lointaine et pourtant, c'était à la fin des années 2010 : LA star mondiale de la politique était une femme, jeune et progressiste, Jacinda Ardern, élue Première ministre de la Nouvelle-Zélande à 37 ans.

Avec son bébé à l'ONU

Si on avait beaucoup parlé d'elle à l'époque, c’est pour trois raisons principales : d’abord elle était devenue maman pendant son 1er mandat et elle n'avait pas hésité à se rendre à une Assemblée générale de l'ONU avec son bébé dans les bras.

Ensuite, il y avait eu les attentats anti-musulmans de Christchurch en 2019. Plus de 50 morts dans deux mosquées. Jacinda Ardern avait décidé de se couvrir la tête avec un foulard pour rencontrer les survivants et témoigner de sa compassion.

Enfin, il y avait eu la crise du Covid et une gestion très efficace de sa part, avec la fermeture totale des frontières et un virus rapidement éradiqué. Tous ces épisodes sont évidemment relatés dans ses mémoires, mais ce n'est pas un exercice d’autocélébration.

Une autre façon de gouverner

Quand Jacinda Ardern évoque son action politique, elle insiste sur son doute permanent, qu'elle voit comme une force, puisque dit-elle, cette impression de ne jamais être tout à fait à la hauteur oblige à "lire davantage", à "écouter les autres" et à faire "preuve d'humilité" avant de prendre une décision.

Elle insiste aussi sur son choix constant de l'empathie plutôt que de l'agressivité. C’est tout ce qui représente pour elle un "autre art du pouvoir". Même si elle refuse d'être présentée comme l'anti Trump, on comprend bien tout ce qui les sépare. Elle raconte notamment qu'après les attentats de Christchurch, le président américain lui avait demandé, l'air de rien, s'il fallait vraiment qualifier le tireur de "terroriste".

La difficulté d'être une maman au pouvoir

Quoi que l'on pense de son action, son témoignage montre également bien ce que doit affronter une femme dans cette situation. D'abord la violence des rumeurs, l'intrusion dans la vie intime dont peuvent faire preuve des commentateurs ou des opposants, à l'idée même qu'une Première ministre puisse tomber enceinte.

Et puis une fois qu'elle est enceinte, puis maman, toutes les questions qu'elle se pose sur l’image qu'elle doit donner, la sororité qui se met en place aussi pour compenser un protocole qui n'avait pas envisagé ce cas de figure. Même Elizabeth II y est allée de son petit conseil, une conversation que vous ne retrouverez dans aucune autre biographie de dirigeant.

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