Cet article date de plus de douze ans.

Valls l'ambitieux

A première vue Patrice Bertin Du lundi au vendredi à 20h10 et 21h 55

A première vue, ce n'est pas la modestie qui l'étouffe, mais en politique c'est plutôt une qualité. Extraordinaire interview de Manuel Valls l'autre jour dans les colonnes du journal "La Provence".

franceinfo

Radio France

Publié le 12/06/2013 10:04 Mis à jour le 08/05/2014 02:12

Temps de lecture : 1min

L'actuel ministre de
l'intérieur ne cache pas qu'il rêve de beaucoup plus, Matignon et pourquoi pas
L'Elysée ? "Je suis ambitieux, dit-il, et j'ai toujours pensé que
j'avais la capacité d'assumer les plus hautes responsabilités de mon
pays " Une autre façon de reconnaître qu'il y pense "en se
rasant" comme disait l'autre.

Bref, la fusée Valls est prête à décoller sur le pas de tir
d'un gouvernement où il fait sensation par son pragmatisme et l'habileté avec
laquelle, premier flic de France, il surfe sur une actualité dramatique qui
s'avère pain bénit pour celui qui est devenu l'homme politique préféré des
Français et que 45%d'entre eux verraient bien Premier ministre à la place du
pale Jean-Marc Ayrault.

Et c'est vrai : peut être y a-t-il un peu d'Iznogoud
dans Manuel Valls.

Calife à la place du calife, pourquoi pas ? Comme on
dit, "l'avenir sourit aux audacieux". Et dans un pays qui a voté à
gauche sans être à gauche, monsieur Valls apparaît comme le socialiste le plus
compatible avec la droite pour qui les mots respectabilité, fermeté et sécurité
ont un sens.

Bien sur, il y a une certaine suffisance chez cet homme là
et son look de beau gosse quinquagénaire tout comme le bouquin qui vient d'être
publié à sa gloire et dont l'hebdomadaire VSD fait ses choux gras peuvent
agacer. Mais il a aussi de la constance et de la compétence, plus un toupet qui
ne peuvent que placer tôt ou tard la fusée Valls sur une orbite de haut niveau.
Avoir terminé avant dernier de la primaire socialiste n'empêche pas de devenir
premier de la classe quand commencent les choses sérieuses.

La droite ferait bien de se méfier car la gauche a peut être
trouvé son Sarkozy.