Au Japon, un projet de loi pour protéger les femmes des abus des clubs d'hôtes
Au Japon, le gouvernement s’inquiète pour les femmes souffrant de solitude. Elles sont de plus en plus nombreuses à fréquenter des clubs où l’on paye de grosses sommes pour simplement boire un verre avec des hommes. Les additions sont souvent très salées et les clientes se retrouvent piégées.
Dans les grandes villes japonaises, notamment à Tokyo, il existe depuis longtemps des quartiers des plaisirs. Traditionnellement, il y a beaucoup de clubs à hôtesses où des hommes payent pour boire et discuter avec des jeunes femmes. Mais il y a aussi maintenant des centaines de clubs à hôtes. C’est le même concept, mais là, ce sont des femmes qui payent pour passer un moment avec un jeune homme tendre et à l’écoute. Ils portent souvent des costumes un peu brillants et des coupes de cheveux peroxydés de mangas. C’est ce que l’on appelle ici des "hosts" : ils vendent du romantisme, de l’attention. Et des dizaines de milliers de femmes fréquentent ces clubs, notamment à Tokyo, où la moitié de la population vit maintenant seule. Ce sont des étudiantes, des vendeuses ou des cadres en entreprise. Cela concerne tout le monde.
Un système d'endettement et d'abus
Le problème, c’est que beaucoup de ces clientes se font arnaquer. Elles tombent amoureuses et les "hosts" les endettent sciemment. Ils les retrouvent au club plusieurs fois par semaine, mais en leur proposant de consommer à crédit. Jusqu’au jour où ils présentent l’addition. Et c’est souvent des dizaines de milliers d’euros qu’il faut rembourser. Bien sûr, elles n’ont pas l’argent. Et les "hosts" les orientent alors vers des réseaux de prostitution complices pour qu’elles payent leur dette.
Un projet de loi pour encadrer ces pratiques
Le gouvernement japonais a conçu une loi contre ces pratiques. Il ne s’agit pas d’interdire ces clubs, qui ont presque une fonction sociale maintenant, mais le gouvernement veut réguler ce système d’endettement que pratiquent tous les clubs de hosts. Le texte qui va être présenté au Parlement interdit aux hommes de manipuler émotionnellement leurs clientes pour les pousser à dépenser de manière excessive, c’est-à-dire au-dessus de leurs moyens. Si un "host" pousse sa cliente dans la prostitution, il risquera jusqu’à six mois de prison et une amende de 6 500 euros.
La plupart des victimes se taisent et ne vont jamais voir la police. Mais les cas se multiplient. L’Agence de la police nationale indique qu’elle a été consultée près de 2 800 fois en 2024 sur des affaires liées à des clubs de hosts. Et une grande partie de ces cas concernaient des jeunes femmes qui avaient été forcées de se prostituer pour payer leur dette au club.
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