En Californie, des drones pour traquer les artificiers amateurs de la fête nationale

Comme les Français, les Américains célèbrent leur fête nationale du 4 juillet avec des feux d’artifice. Mais en Californie, à moins d’autorisations spéciales, ils sont généralement interdits. Ce qui n’empêche pas certains d’en déclencher quelques-uns.

Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
En Californie, les feux d'artifice du 4 juillet sont sévèrement encadrés, en raison du risque d'incendie (photo d'illustration). (NICHOLAS KAMM / AFP)
En Californie, les feux d'artifice du 4 juillet sont sévèrement encadrés, en raison du risque d'incendie (photo d'illustration). (NICHOLAS KAMM / AFP)

Attention aux fauteurs de troubles qui ne respecteraient pas l'interdiction de lancer des feux d’artifice en Californie, lors de la fête nationale du 4 juillet. Plusieurs polices municipales sont désormais équipées d'un nouvel outil pour les repérer : des drones.

Équipés d’une vision nocturne, d’un détecteur de chaleur et d’un zoom fois 200, ils permettent d’obtenir une image claire de qui allume les feux d’artifice. Autre avantage, un drone arrive sur zone beaucoup plus vite qu’une voiture de patrouille, qui ne repère pas forcément d’où viennent les feux depuis la rue. La police locale de Riverside, située à environ une heure à l’est de Los Angeles, les finance avec une subvention de 86 000 dollars (un peu de 75 000 euros). Le 4 juillet, elle a envoyé une soixantaine de contraventions, le double de l’année précédente. Pas parce qu’il y avait moins de feux d’artifice, explique la police, mais plutôt parce que ce nouvel outil facilite son travail. Un résident, interrogé par CBS News, trouve cependant la méthode beaucoup trop intrusive, d’autant que les habitants ne voient pas toujours les drones dans le ciel.

Une sévérité expliquée par le risque incendie élevé dans la région

Le risque pour ces artificiers amateurs est variable. À Riverside, la sanction peut atteindre 50 000 dollars. À Elk Grove, dans la banlieue de la capitale californienne, Sacramento, la police déclare avoir envoyé une amende de 100 000 dollars. À Sacramento justement, l’amende est de 1 000 dollars pour les premiers feux d’artifice, 2 500 pour les deuxièmes et 5 000 pour les suivants. Sachant que ces sommes sont cumulables et que si les feux d’artifice sont allumés près d’un parc municipal ou d’une école, le total peut atteindre les 10 000 dollars. L’amende est envoyée au propriétaire de la maison, ce qui veut dire que le propriétaire – s’il la loue – doit ensuite régler ce dossier avec son locataire. Sur la chaîne locale Fox40, le capitaine des pompiers de Sacramento a confié que des propriétaires pourraient réclamer l’expulsion du locataire après l’incident.

À l’approche du 4 juillet, des panneaux lumineux en ville rappellent que les feux d’artifice sont interdits. Plus de 100 tonnes sont saisies en moyenne chaque année. Sur le premier semestre de 2025, c’était 270 tonnes. Le bruit pose problème déjà, pour les animaux domestiques que les détonations à répétition font paniquer et pour les vétérans. Ils sont nombreux aux États-Unis, certains souffrant de stress post-traumatique. Au-delà du bruit, il y a surtout le risque pour le public et pour ceux qui allument ces feux d’artifice. À Buena Park, près de Los Angeles, une fillette de 8 ans est morte à cause d’un feu d’artifice mal maîtrisé dans son quartier. Près de San Francisco, une maison a pris feu. Et dans une Californie prompte aux incendies, un feu peut avoir des conséquences dramatiques.

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