Et si un simple son suffisait à prévenir le mal des transports ?

Après l’échec de nombreux remèdes classiques, une équipe de chercheurs japonais propose une solution inattendue : écouter une fréquence sonore spécifique pendant une minute avant le départ.

Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des centaines de millions de gens souffrent du mal des transports. (FRANCK ROBICHON / EPA/ Maxppp)
Des centaines de millions de gens souffrent du mal des transports. (FRANCK ROBICHON / EPA/ Maxppp)

Chaque année, des centaines de millions de personnes sont touchées par ce trouble, qu’il s’agisse d’enfants en voiture ou d’adultes voyageant en ferry. Ce malaise, accompagné de vertiges et de nausées, est provoqué par une incohérence dans les signaux envoyés au cerveau. D’un côté, les yeux perçoivent un mouvement — paysages qui défilent, virages — et le signalent au cerveau, de l’autre, l’oreille interne, et plus précisément le système vestibulaire responsable de l’équilibre, ne détecte aucun mouvement puisque le corps reste statique. Cette contradiction perturbe l’organisme, provoquant l’inconfort bien connu.

Pour tenter d’atténuer ce déséquilibre sensoriel, les chercheurs de l’université de Nagoya ont voulu préparer le système vestibulaire à mieux tolérer les déplacements. Dans un premier temps, ils ont mené des expériences sur des souris de laboratoire. Après avoir diffusé différents sons, les animaux étaient légèrement secoués, puis placés sur une fine poutre pour évaluer leur capacité à se déplacer.

Soulagés après 60 secondes d'écoute

Un son, en particulier, s’est révélé efficace : une fréquence de 100 hertz diffusée à 85 décibels. Les souris exposées à ce son montraient moins de signes de déséquilibre. Des tests ont ensuite été réalisés sur des volontaires souffrant régulièrement du mal des transports. Après avoir écouté ce son pendant 60 secondes, ces participants ont pris place dans des simulateurs de conduite ou dans des véhicules réels. La majorité d’entre eux a déclaré ressentir un net soulagement.

Des fréquences de 100 hertz sont d’ores et déjà disponibles sur des plateformes comme YouTube. Mais atteindre précisément 85 décibels reste complexe : cela dépend du matériel utilisé, de l’environnement sonore et de la sensibilité auditive individuelle. Les chercheurs de Nagoya assurent toutefois travailler sur un dispositif accessible au grand public, qui pourrait faciliter la diffusion de ce son dans des conditions optimales. Un espoir pour tous ceux qui redoutent encore les trajets en voiture ou en mer.

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