États-Unis : à Chula Vista en Californie, l'utilisation des drones par les policiers est monnaie courante
En France, la police utilise parfois des drones mais dans un cadre très réglementé. Pourtant, ces drones sont devenus un outil quotidien pour la police à Chula Vista, une ville du sud de la Californie, proche de la frontière mexicaine.
Chula Vista compte 275 000 habitants et a déjà la réputation d’être l’une des villes les plus surveillées des États-Unis, en raison notamment de la proximité de la frontière mexicaine, mais les drones ne survolent pas la frontière, ils ne sont pas faits pour ça.
La police dispose d’une trentaine de drones, des modèles Matrice 300 RTK issus du programme lancé en 2018, considéré comme une première à l’époque. Depuis, autour de 20 000 vols ont été enregistrés. En fait, la police ne les envoie pas sur toutes les interventions, ils aident dans le soutien de 7% des appels, selon une longue enquête du WIRED. Le site explique que les forces de l’ordre s’en servent pour des accidents de voiture, des homicides, mais aussi des cas de violence domestique, de vandalisme, de vols ou de voisins qui se plaignent du bruit. Ces scènes sont survolées à un peu plus de 100 mètres d’altitude.
Pendant le Covid, les drones ont aussi contribué à donner des consignes sanitaires à des sans-abris rassemblés dans un campement. Dans les faits, ils ont été équipés de caméras à haute définition, parfois d’infrarouge, d’images thermiques afin de transmettre les consignes. Depuis, Chula Vista est devenue une référence pour les policiers d’autres villes qui parlent de "La Mecque" quand ils visitent le centre des opérations.
Les habitants de Chula Vista, les premiers visés
Dans cette enquête, on y apprend que ces drones peuvent poser des problèmes de respect de la vie privée. En effet, car pour aller du commissariat vers le problème signalé au 911, ils traversent parfois toute la ville, caméra allumée, au-dessus d’écoles, d’églises, de propriétés privées. Par conséquent, des gens se demandent ce que les policiers font de toutes ces heures d’images qui n’ont rien à voir avec l’appel au 911.
On constate que les quartiers de l'ouest sont les plus survolés car il s’agit de la partie de la ville la plus pauvre, mais aussi celle où le plus de crimes sont commis, d’après la police. Le même procédé est mis en place dans le cas du survol des hélicoptères à travers le pays.
Mais, un autre problème relevé est le bruit des drones qui importune beaucoup d’habitants se sentant en permanence surveillés, ce qui donne un côté panoptique dans le recours régulier à ces outils. Face à ces critiques, la police fait un effort de transparence en donnant accès à la liste des vols - quel drone, à quel moment, à quel endroit - et à ce qui a motivé chaque envoi d’un drone. Toutefois, dans 10% des cas les forces de l’ordre ne donnent pas l’accès aux données de certains vols, constate Wired, d’où des interrogations.
Pourtant, la majorité de la population de Chula Vista y compris dans les quartiers pauvres les plus survolés, est favorable à ces drones, vus comme un bon moyen de lutter contre la criminalité et les incivilités. Même si finalement, le constat est mitigé avec quelques dizaines d’arrestations pour des milliers de vols. Malgré leur approbation, beaucoup d’habitants gardent des réserves en ce qui concerne le respect de leur vie privée et le risque d’abus.
Néanmoins, le principe des drones ne les dérange pas. C’est ce que l’on remarque lorsqu’un journaliste local, qui a attaqué la police en justice pour avoir accès aux images collectées, explique qu’il ne s’oppose pas à la présence de drones. Il veut juste plus de la transparence et se demande si les forces de l’ordre n’ont pas quelque chose à cacher puisqu’elles refusent de montrer leurs images. À l’heure actuelle, ce sont 1500 polices municipales qui utilisent des drones à travers les États-Unis, pour autant, ils n'ont pas encore la même fréquence que celle de la ville de Chula Vista.
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