Le Texas impose un contrôle parental sur les téléchargements d'applications

À partir du 1er janvier 2026, les géants de la tech Apple et Google devront vérifier l’âge des utilisateurs de leurs app stores au Texas et exiger un consentement parental pour tout mineur souhaitant télécharger une application.

Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Au Texas, Apple et Google vont désormais devoir s’assurer de l’âge des utilisateurs de leur app store. (JACQUES JULIEN/ Getty)
Au Texas, Apple et Google vont désormais devoir s’assurer de l’âge des utilisateurs de leur app store. (JACQUES JULIEN/ Getty)

La nouvelle loi, signée cette semaine par le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, s’inspire d’un dispositif similaire déjà en vigueur dans l’Utah. Elle impose de vérifier l'âge des utilisateurs dès le téléchargement d'une application et, un accord parental pour les mineurs. Dans un communiqué, le bureau du gouverneur affirme que "la sécurité et le respect de la vie privée en ligne des enfants du Texas restent une priorité". L’objectif est de donner "plus de contrôle aux parents sur les contenus en ligne auxquels leurs enfants ont accès".

Le mouvement ne se limite pas aux États conservateurs. La Californie et l’Illinois, États traditionnellement plus progressistes, envisagent également des mesures similaires. Le sujet fait consensus aux États-Unis, où huit Américains sur dix se disent favorables à l’instauration d’un consentement parental pour accéder aux réseaux sociaux.

Une loi qui inquiète Apple et Google

Malgré l’objectif affiché de protection des mineurs, Apple et Google ont tenté de faire obstacle à la promulgation de cette loi. Selon le Wall Street Journal, les deux entreprises ont mobilisé une quinzaine de lobbyistes pour tenter d’influencer le vote et ont même sollicité directement le gouverneur. Tim Cook, PDG d’Apple, l’aurait personnellement appelé pour le dissuader. Un effort resté sans effet, malgré les liens financiers antérieurs entre Apple et les autorités républicaines.

Les deux géants estiment que la loi, en imposant une vérification de l’âge, remet en cause la vie privée des utilisateurs. Ils redoutent d’avoir à collecter et conserver des données personnelles sensibles – comme des pièces d’identité ou des photos de visage – même pour des applications qui ne posent aucun problème en termes de contenu, telles que celles liées à la météo ou aux résultats sportifs. Des interrogations juridiques émergent aussi, notamment en ce qui concerne la liberté d’expression. Apple et Google avaient proposé des alternatives législatives, qui n’ont pas été retenues.

Meta, favorable à la régulation

Contrairement à ses concurrents, Meta se montre favorable à la nouvelle législation texane. Mark Zuckerberg, PDG du groupe propriétaire de Facebook et Instagram, milite pour une régulation de ce type depuis plusieurs mois. Il avait défendu cette position lors d’une audition devant le Sénat américain l’année précédente.

Meta partage avec Apple et Google une préoccupation commune sur la sécurité des enfants en ligne, mais l’entreprise estime qu’il n’incombe pas aux plateformes de jouer le rôle de régulateur. Elle considère que vérifier l’âge dès le téléchargement d’une application est plus simple et efficace que de le faire une fois l’utilisateur inscrit sur un réseau social. Le groupe californien espère à terme une législation fédérale, mais voit dans l’initiative texane – dans un État de 31 millions d’habitants – une première étape susceptible d’influencer d’autres États.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.