Prévention du suicide : au Japon, le logiciel "SOS filtre" installé sur les ordinateurs des enfants pour repérer les recherches inquiétantes
Ce programme, déjà mis en place sur 100 000 ordinateurs et tablettes dans le pays, repère automatiquement des séries de mots-clés lorsque les enfants tapent des recherches.
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Une ONG vient de créer un filtre gratuit qui repère les recherches inquiétantes sur les ordinateurs, alors que le Japon connaît une hausse du nombre de suicides chez ses jeunes Près de 530 enfants de moins de 18 ans se sont donnés la mort en 2024. Les autorités japonaises sont très inquiètes. Elles avaient constaté une hausse des suicides pendant la période du Covid, mais elles avaient estimé à l’époque que c’était une crise passagère liée à la pandémie et à l’isolement.
En 2024, le nombre de suicides, toutes classes d’âge confondues, a d’ailleurs plutôt baissé dans le pays. Le taux de suicide, c’est-à-dire le nombre de suicides pour 100 000 habitants est retombé à 16,3 dans l’archipel. À titre de comparaison, en France, ce taux est à 13,4. Mais ce que Tokyo retient, c’est le mal-être croissant d’une partie de sa jeunesse.
Il y a moins de moins de jeunes dans le pays du fait de l’effondrement du nombre de naissances et pourtant les statistiques du suicide chez les jeunes ne cessent d’augmenter. Sur les 527 cas identifiés en 2024, il y a eu 15 enfants du primaire, 163 au collège et 349 au lycée. C’est du jamais vu dans le pays qui jusqu’en 2020 recensait moins de 400 suicides d’ados par an. Les autorités testent donc de nouvelles initiatives pour essayer de prévenir ces suicides.
Il existe, comme dans les autres pays, des formes de numéros verts et de conseillers, mais une ONG, OVA, a décidé de tenter une autre approche. Elle propose aux collectivités locales un logiciel entièrement gratuit qui vient s’installer directement dans les moteurs de recherche des ordinateurs et des tablettes qu’on donne aux enfants dans les écoles du pays.
Près de 5000 mots synonymes d'alertes
Ce programme s’appelle “SOS filtre” et il repère automatiquement des séries de mots-clés lorsque les enfants tapent des recherches, par exemple, dans Google. Il va repérer les mots, comme “marre de vivre, harcèlement, je n’en peux plus.” Au total, il suit près de 5000 mots. Et automatiquement, il fait ensuite apparaître sur l’écran des messages de prévention pour dire à l’enfant qu’il n’est pas seul, qu’il peut être aidé, qu’il peut contacter telle ou telle personne.
Le logiciel n’identifie pas l’enfant. Et il le lui dit pour ne pas l’effrayer. C’est totalement anonyme. L’école et les parents ne sont pas prévenus. S'il est difficile de mesure l'efficacité de ce dispositif, mais l’ONG assure que cela commence à marcher. De plus en plus de collectivités ont recours à filtre SOS. Depuis son lancement l’été 2024, ce filtre a été installé sur plus de 100 000 ordinateurs et tablettes dans le pays.
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