Protector, le "Uber avec des armes" américain pour commander un chauffeur-garde du corps

Surfant sur un fait divers qui a fait la Une outre-Atlantique, le créateur de l'application, explique vouloir rendre la sécurité privée accessible à tous. Elle est disponible sur l'App Store et déployée pour l'heure à Los Angeles et New York.

Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'application Protector a été lancée aux États-Unis par Nick Sarath, un jeune homme de 25 ans. (CAPTURE D'ECRAN APP STORE)
L'application Protector a été lancée aux États-Unis par Nick Sarath, un jeune homme de 25 ans. (CAPTURE D'ECRAN APP STORE)

L'application Protector permet de louer non seulement les services d'un chauffeur pour vous conduire mais également pour vous protéger car il fait aussi office de garde du corps. Elle n'est disponible pour le moment qu'à Los Angeles et New York, et le choix de véhicules est encore restreint. C'est soit une Cadillac Escalade ou une Chevy Suburban, dans les deux cas, il s’agit de très gros SUV noirs. Vous pouvez même en louer trois à la fois. Et puis bien sûr, il y a le garde du corps. Contrairement à Uber, il ne suffit pas d’avoir une voiture et un permis de conduire, ou même une arme. Un certain niveau d’expérience dans la sécurité est requis.

Protector a donc dans ses rangs des policiers ou des vétérans de l’armée américaine, tous armés. Vous pouvez même demander une tenue particulière : costume-cravate, veste sans cravate ou mode tactique, avec gilet pare-balles apparent, par exemple. Pour le coût, comptez 1 000 dollars pour cinq heures en plus d’un abonnement annuel de 129 dollars. Cinq heures, c’est la durée minimale pour le moment.

L'assassinat du PDG d'une société d'assurance en pleine rue

Protector s’est appuyé sur un fait divers récent pour faire sa promotion. Si on en a peu parlé en France, ça a fait la Une pendant plusieurs jours aux États-Unis. Le 4 décembre, Brian Thompson, le PDG de UnitedHealthcare, une société d’assurance santé, a été abattu en pleine rue par Luigi Mangione, arrêté par la police depuis. Une partie de l’Amérique a sinon soutenu, au moins compris le geste du jeune homme, sachant que le système de santé aux États-Unis frustre – le mot est faible – énormément de monde dans le pays.

Bref, sur son compte X, Protector a donné trois exemples de ce qui aurait pu se passer si le PDG Brian Thompson avait utilisé l’application. Premier scénario, le garde du corps à ses côtés aurait fait fuir Luigi Mangione simplement en s’interposant. Deuxième scénario, le garde du corps aurait tiré sur Mangione au moment où il sortait son arme. Troisième scénario, Mangione aurait blessé le PDG, mais le garde du corps l’aurait neutralisé avant de prodiguer les premiers secours à la victime.

L'application Patrol pour lever des fonds pour une sécurité privée

Derrière cette application, un jeune homme de 25 ans du nom de Nick Sarath. Il a également lancé Patrol, une autre application qui permet à un quartier de lever des fonds pour payer une sécurité privée. Il a expliqué que des personnalités comme Elon Musk ou Jeff Bezos avaient une sécurité à temps plein et que lui voulait rendre la sécurité accessible à tous. Et comme, dit-il, "la police ne peut pas être partout, tout le temps", il a eu l’idée de Protector. Parmi les investisseurs, Nikita Bier un ancien manager de Meta selon qui la demande pour une sécurité d’élite n’a jamais été aussi élevée. Il est temps que l’industrie se modernise. C’est lui qui a eu cette formule d’"Uber with guns", (Uber avec des armes).

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