Un drone paratonnerre testé au Japon

Au Japon, une entreprise pense avoir trouvé la solution contre les accidents provoqués par la foudre. Le groupe NTT vient de créer le premier drone paratonnerre. Il est capable de contrôler et même de rediriger les éclairs vers des zones où il n’y a pas d’humains ou d’infrastructures sensibles.

Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les villes de Kamakura et Yokohama, dans la préfecture de Kanagawa, au Japon. (TARO HAMA @ E-KAMAKURA/ Getty)
Les villes de Kamakura et Yokohama, dans la préfecture de Kanagawa, au Japon. (TARO HAMA @ E-KAMAKURA/ Getty)

Comment éviter de se faire foudroyer ? Beaucoup d’ingénieurs nippons travaillent sur le sujet, de nombreux accidents liés à la foudre se produisant au Japon. Ce sont souvent des personnes qui se trouvent en extérieur au moment où un orage se forme très rapidement. Le mois précédent, un accident sur un terrain de sport dans la préfecture de Nara, avait été largement relayé dans les médias. Six adolescents qui jouaient au baseball et au football avaient été frappés par la foudre. Deux d’entre eux avaient dû être hospitalisés pour des blessures très graves.

Les chercheurs cherchent donc des solutions pour protéger les zones à risque qui ne sont naturellement pas équipées de paratonnerres. Au Japon, ces dispositifs sont obligatoires pour tous les immeubles de plus de 20 mètres, mais ils n’offrent qu’une protection très localisée. En plus des victimes humaines, la foudre cause chaque année d’importants dégâts aux infrastructures. L’Institut des ingénieurs électriques estime que les éclairs provoquent, en moyenne, un milliard d’euros de destruction par an dans le pays.

Un système mobile et réactif

Les ingénieurs ont ainsi imaginé un paratonnerre monté sur un drone : un engin volant, facile à opérer et que l’on peut déployer rapidement pour protéger une zone ouverte menacée par un orage. Cela peut concerner un événement sportif, un festival en plein air ou encore une infrastructure fragile comme une éolienne. Les équipes du groupe NTT ont équipé le drone d’une petite cage de Faraday pour protéger son fonctionnement, ainsi que de nombreuses antennes conductrices.

Le drone est envoyé à une altitude d’environ 300 mètres, là où les orages commencent à se former. Il mesure le champ électrique présent dans l’air. Lorsqu’un éclair est sur le point de se déclencher, il déploie un câble de 300 mètres de long jusqu’au sol. Cela attire la foudre sur le drone et le courant circule dans le câble jusqu’à une zone vide, sans présence humaine, ni construction. Il devient ainsi possible de choisir à l’avance l’endroit où la foudre va tomber. Lors des essais, les équipes ont réussi à rediriger des courants de plus de 2 000 volts.

NTT vient tout juste de terminer la phase de tests en conditions réelles et réfléchit désormais à la commercialisation de sa solution. Les ingénieurs envisagent déjà l’étape suivante : récupérer l’énergie des éclairs pour la transformer en électricité au sol. Une piste qui pourrait déboucher sur une nouvelle source d’énergie renouvelable.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.