Inexium, Inipomp, Oméprazole... Attention aux méfaits de certains protecteurs gastriques sur le long terme

Une étude récente met en évidence de nombreux risques pour la santé en cas d’utilisation prolongée de médicaments très utilisés pour calmer les brûlures d'estomac, les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Ce sont des médicaments que beaucoup de Français connaissent : Inexium, Mopral, Ogast, Inipomp, ou encore des noms qui terminent en "ole", comme Oméprazole, Pantoprazole, Lansoprazole. Ce sont tous des médicaments très efficaces pour diminuer l’acidité dans l’estomac.

C’est pourquoi cette famille de médicaments, les IPP, est très utilisée pour soulager les remontées acides, on appelle ça un reflux gastro-œsophagien. Ils fonctionnent aussi pour soigner les ulcères et les inflammations de l’estomac. Et on peut les donner en prévention, pour protéger l’estomac en cas de prise d’anti-inflammatoires.

Des traitements prescrits sur de trop longues périodes

Mais ces médicaments sont trop prescrits et surtout pendant trop longtemps. En 2019, par exemple, un quart des Français ont reçu au moins une prescription d’IPP dans l’année. Chez 4% d’entre eux, soit plus de 600 000 patients, la durée de traitement était supérieure à six mois. Or, en général, la durée doit se limiter à un voire deux mois grand maximum. Car le problème, en cas d’utilisation prolongée, c’est que ces médicaments exposent à de nombreux risques pour la santé.

Une étude récente a recensé ces risques. Sur le long terme, les IPP perturbent le microbiote intestinal et favorisent certaines infections digestives et pulmonaires. Ils augmentent le risque de démence et de diabète de type 2. Et ils fragilisent également les os et les reins. D'après cette étude, ces risques sont certes faibles mais bien réels.

Changer ses habitudes alimentaires et son hygiène de vie

Pour les patients qui prennent ces médicaments depuis longtemps, le premier conseil, c'est de se rapprocher de leur médecin généraliste ou de voir un spécialiste, un gastro-entérologue, pour évaluer si la prise d’IPP sur le long terme est nécessaire. Car dans la majorité des cas, ça ne l’est pas.

Le problème c'est que de nombreux patients craignent d’arrêter le traitement, car ils ont peur de l’effet rebond. C’est-à-dire une récidive des symptômes quand on stoppe le médicament. Mais il faut savoir qu’on peut faire un sevrage progressif et qu'il existe d’autres traitements alternatifs, moins agressifs que les IPP.

Par ailleurs, en cas de problème d’estomac il est nécessaire d’adopter de bonnes habitudes alimentaires et d’hygiène de vie, par exemple arrêter le tabac, diminuer la consommation d’alcool, manger moins gras, moins acide, en plus petite quantité ou encore faire une petite marche digestive après le repas. Malheureusement beaucoup de patients ne changent pas leur mode de vie et continuent de prendre un IPP, c’est plus simple. Mais sur le long terme ce n’est pas sans risque pour la santé. Il vaut mieux donc privilégier des habitudes de vie plus saines plutôt que des traitements médicamenteux.