Tuberculose : face à la légère hausse des cas, les mesures de dépistage sont réévaluées

En 2023, la France a enregistré une augmentation des cas de tuberculose. Les autorités sanitaires renforcent les mesures de dépistage et de surveillance, en particulier pour les populations les plus vulnérables.

Article rédigé par Martin Ducret
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Causée par une bactérie, le bacille de Koch, la tuberculose s’installe dans les poumons, elle s’endort mais chez 5 à 10% des patients elle peut se réveiller. (PHOTOPQR/OUEST FRANCE / MAXPPP)
Causée par une bactérie, le bacille de Koch, la tuberculose s’installe dans les poumons, elle s’endort mais chez 5 à 10% des patients elle peut se réveiller. (PHOTOPQR/OUEST FRANCE / MAXPPP)

La tuberculose est une maladie infectieuse transmissible par voie aérienne, causée par le bacille de Koch, et elle évolue en deux phases. Tout d’abord, la bactérie cause une première infection, souvent asymptomatique ou causant une toux et une fièvre pendant quelques jours. Ensuite, la bactérie s’installe dans les poumons et s’endort. Cependant, chez 5 à 10% des patients, elle peut se réveiller et provoquer des dégâts pulmonaires graves. Elle peut également toucher d'autres organes. La tuberculose peut être mortelle si elle n’est pas traitée, mais heureusement, elle se soigne avec des antibiotiques à prendre pendant plusieurs mois. Il faut savoir que le vaccin BCG, qui protège contre les formes graves de la maladie, est efficace principalement chez l’enfant, mais protège mal contre l’infection elle-même. C’est pourquoi, il n’est plus obligatoire depuis 2007, mais reste recommandé pour les enfants à risque.

Une augmentation des cas en France

En 2023, plus de 4 800 cas de tuberculose ont été enregistrés en France, contre plus de 4 200 en 2022, soit une augmentation d’environ 600 cas. Cependant, selon le Dr Frédéric Mechaï, "Il n'y a pas de quoi s’alarmer, le nombre de cas reste globalement stable depuis 10 ans. Néanmoins, pour éviter une véritable augmentation", souligne, en ce mois de mars, ce médecin infectiologue à l'hôpital Avicennes à Bobigny, "Il faut intensifier le dépistage et la surveillance de la tuberculose chez les populations à risque”. Autrement dit, les détenus, les personnes immunodéprimées, celles sans domicile fixe, ou encore les migrants. La Haute autorité de Santé a publié lundi 24 mars de nouvelles recommandations de dépistage pour mieux structurer le repérage précoce de la maladie, qu’elle juge "disparate". Ces recommandations s’adressent aux décideurs publics et aux médecins.

Le dépistage et le diagnostic de la tuberculose

Le dépistage de la tuberculose repose sur deux tests principaux : un test cutané, peu coûteux, appelé test à la tuberculine, mais qui est de moins en moins réalisé au profit d’un test sanguin, le test IGRA, qui permet de détecter la maladie même chez les personnes vaccinées. Concernant le diagnostic, des progrès considérables ont été réalisés ces dernières années grâce à l’analyse des crachats des patients, notamment par la technique de biologie moléculaire connue sous le nom de PCR (réaction en chaîne par polymérase). En ce qui concerne le traitement, de nouveaux antibiotiques ont été développés pour raccourcir la durée du traitement, en particulier pour les cas de tuberculose résistante. En général, le traitement associe plusieurs antibiotiques à prendre pendant 4 à 6 mois minimum. Ce délai reste encore trop long, ce qui pousse les chercheurs à développer des traitements de plus courte durée contre cette maladie qui touche chaque année plus de 10 millions de personnes dans le monde.

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