18 jours de congé rémunérés pour un salarié aidant : qui dit mieux ?

À la veille de journée nationale des aidants, tour d'horizon des accords d'entreprises ou de branches particulièrement innovants, signés ces dernières années.

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les accords d'entreprises et de branches les plus innovants proposent des jours de congé rémunérés supplémentaires à leurs salariés aidants. (SEAN ANTHONY EDDY / E+ / GETTY IMAGES)
Les accords d'entreprises et de branches les plus innovants proposent des jours de congé rémunérés supplémentaires à leurs salariés aidants. (SEAN ANTHONY EDDY / E+ / GETTY IMAGES)

Travailler dans une entreprise tout en aidant régulièrement un proche malade, handicapé ou en perte d'autonomie : environ 5 millions de salariés sont confrontés à cette situation. Leur nombre va continuer d'augmenter ces prochaines années, en raison du vieillissement inéluctable de la population. Or, jongler entre son travail et son rôle d'aidant engendre des difficultés.

La moitié des salariés concernés, par exemple, déclare ressentir, parfois ou souvent, un état d'épuisement physique ou psychologique (d'après le dernier baromètre de l'Ocirp, l'organisme qui regroupe les institutions de rente et de prévoyance).

La bonne nouvelle, c'est que la signature d'accords collectifs dans les branches et les entreprises progresse. L'Ocirp en a recensé une petite trentaine, depuis 2021, parmi ceux qui ont été rendus publics, dont un nombre non négligeable conclu ces 18 derniers mois. Si tous ces accords ne se valent pas en termes de contenu, certains sont clairement au-dessus des standards.

Des jours de congé en plus

Prenons l'exemple des jours de congé supplémentaires et rémunérés. C'est une forte demande des organisations syndicales lors de la négociation des accords. Dans les faits, certaines entreprises et branches professionnelles ont franchi le pas. Renault offre 2 jours d'absence rémunérés à ses salariés aidants, la Poste 3 jours, Axa 5 jours, American Express 6 jours, la Maif jusqu'à 10 jours maximum. La palme revient à la branche des personnels des institutions de retraite complémentaire et de prévoyance, avec 18 jours d'absence rémunérés, en plus, par an.

Autre exemple : le fait de compenser financièrement le congé proche aidant, le congé de présence parentale et le congé de solidarité familiale. Ces 3 dispositifs légaux permettent à un salarié d'interrompre quelques mois son activité professionnelle pour s'occuper d'un proche ou d'un enfant. Ces congés ne sont pas rémunérés mais peuvent occasionner une allocation de l'État. Quand cette dernière est versée, certaines entreprises compensent en partie le manque à gagner, comme TotalEnergies. D'autres font en sorte de maintenir l'intégralité de la rémunération. C'est le cas de Véolia et des organismes de sécurité sociale.

Avancées aussi en matière d'organisation du temps de travail

Les accords les plus innovants sur les salariés aidants proposent tous un aménagement des horaires de travail et la possibilité de jours de télétravail en plus. Certains facilitent également le passage à temps partiel.

Le don de RTT entre salariés est également organisé. Enfin, les accords de la Poste et de la Banque Postale favorisent la mobilité géographique de leurs salariés aidants afin qu'ils puissent se rapprocher de leurs proches malades, handicapés ou en perte d'autonomie.

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