C'est mon boulot. Discrimination à l'embauche : que peut-on vraiment attendre de la nouvelle campagne de testing dans les entreprises ?
Au lendemain de manifestations contre les violences policières et le racisme à travers la France, le ministre de la Ville, Julien Denormandie, a annoncé de nouveaux "testings" dans les entreprises afin de déceler des discriminations. Une campagne qui en réalité a déjà débuté il y a plusieurs années.
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"Nous serons intraitables face aux discriminations", a prévenu Emmanuel Macron dans son discours dimanche 14 juin. Quelques heures plus tôt, son ministre de la Ville annonçait le lancement d’une nouvelle campagne de testing. Mais qu’est-ce qu’on peut vraiment en attendre ? L’annonce de Julien Denormandie, parue dans Le Parisien dimanche, n’est en fait que la prolongation d’une campagne de testing initiée bien avant, il y a trois ans. Et dont les résultats ont été très contestés.
Petit retour sur cette méthode. Elle consiste à envoyer pour une même annonce d’emploi plusieurs candidatures. Le diplôme et l’expérience professionnelle sont rigoureusement les mêmes, mais des éléments essentiels changent, en particulier le prénom et le nom de famille, qui peuvent prendre une consonance étrangère et l’adresse, qui pourra être située dans un quartier populaire. On compare les taux de réponse à ces différents envois et on en déduit d’éventuelles pratiques de discrimination à l’embauche. Ce testing peut être assorti d’un grade supplémentaire : le "name and shame", littéralement "nommer et faire honte". En clair, publier le nom des entreprises qui se sont faites épingler par une telle méthode.
Une promesse de campagne
La lutte contre la discrimination à l’embauche est une cause dans laquelle le candidat Macron s’était engagé au cours de la campagne, lors d’un fameux discours à Tourcoing. Et une campagne de testing a effectivement été entamée il y a trois ans, à raison de 40 entreprises par an. L’idée est de faire le tour du SBF 120, les 120 plus grosses capitalisations françaises. En février dernier, juste avant la crise du Covid-19, le gouvernement avait annoncé de nouveaux testings. Une annonce qui intervenait alors que, justement, une polémique sur le sujet avait éclaté.
Des résultats contestés
En janvier dernier, excédés, des chercheurs de l’université Paris-Est-Créteil avaient décidé de faire paraître, via nos confrères de France Inter, les résultats des tests qu’ils avaient pratiqué auprès de 103 grandes entreprises. Le gouvernement, assuraient-ils, gardaient sous le coude les résultats depuis huit mois. Et ils n’étaient pas bons. Ils montraient en particulier qu’un candidat nommé Mourad Benzakri avait 20 ou 30% de chances de moins d’être appelé qu’une autre candidate répondant au nom d’Amandine Fournier. Seulement voilà, les huit entreprises épinglées ont de concert dénoncé la méthode. Elles soulignaient notamment que parmi ces candidatures, certaines avaient été envoyées en spontané, et non pas en réponse à une annonce parue, et qu’il pouvait s’agir aussi de messages sollicitant de simples renseignements. Bref, la campagne de testing et le "name and shame" avait fait un flop, faute d’être fondés sur des critères incontestables. La nouvelle campagne, qui vient d’être annoncée, devra être sans reproche.
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