C’est quoi le syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l'imposteur est ressenti par 53% des femmes ingénieurs selon l'association "Elles bougent". Décryptage avec Sarah Lemoine.
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53% des femmes ingénieures ressentent un syndrome de l’imposteur. C'est ce que révèle la nouvelle enquête de l'association "Elles bougent", dont la vocation est d'attirer plus de femmes dans les carrières scientifiques.
franceinfo : De quoi parle-t-on quand on parle de ce syndrome de l'imposture ?
Sarah Lemoine : C'est un mécanisme psychologique qui a été théorisé à la fin des années 70 par deux psychologues américaines. Il s'applique aux personnes qui pensent de façon récurrente qu'elles ne sont pas légitimes, notamment dans leur activité professionnelle, malgré des réussites manifestes.
Parmi les traits caractéristiques, elles ont tendance à ne pas s'attribuer le mérite de leurs succès. "Elles disent qu'elles ont eu de la chance ou que leur chef a été sympa", explique la coach Céline Roegiers, qui a réalisé son mémoire de DESS sur ce syndrome de l'imposture.
Au final, dit-elle, ces personnes ont l'intime conviction de tromper leur entourage, et qu'elles vont être démasquées tôt ou tard. Quand il est intense, ce ressenti peut être handicapant. Des salariés s'auto-sabotent et restent dans un poste en dessous de leurs compétences. Le doute et la dévalorisation sont permanents.
Un peu plus de la moitié des femmes ingénieures déclarent ressentir ce syndrome. Et même 63% des étudiantes qui s'orientent vers ce métier ?
Selon la présidente de l'association "Elles bougent", Valérie Brusseau, les causes du symptôme de l'imposture peuvent prendre racine dans l'enfance, à l'école, pendant les études, et dans la vie professionnelle. Dans le cas des femmes ingénieures, elle souligne le poids tout particulier des stéréotypes de genre qui pèsent sur leurs épaules. Stéréotypes selon lesquels les filles seraient plutôt faites pour les métiers littéraires que scientifiques.
Pendant leurs études, elles se retrouvent en minorité par rapport aux garçons, et 82% affirment avoir subi des préjugés sur leur capacité en maths et en physique. Elles manquent aussi de modèles féminins inspirants. Valérie Brusseau, par exemple, qui est aujourd'hui directrice recherche et développement chez un équipementier automobile, a eu sa première manageuse femme seulement à l'âge de 45 ans. Elle affirme avoir travaillé plus dur aussi que les hommes, en début de sa carrière, pour faire valoir ses compétences.
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